Nainggolan : « De Rossi a les idées claires. Je serais resté à Rome toute ma vie si… ».

Oddi Stephane

7 février 2024

Photo by Paolo Bruno/Getty Images

Radja Nainggolan, ancien milieu de terrain de la Roma et de Cagliari, s’est exprimé en exclusivité aux micros du Centro Suono Sport 101.5 (interview réalisé la veille du match Roma / Cagliari)

Dans cette interview, Radja Nainggolan qui joue actuellement au Bhayangkara FC (Championnat Indonésien) s’est exprimé sur De Rossi, Bove, Baldanzi, Dybala, Lukaku, Strootman, ses différents entraineurs et son départ de Rome, club où il aurait pu rester à vie.

Quel type d’entraîneur est Daniele De Rossi ?

« C’est quelqu’un qui a les idées claires, tout comme il les avait sur le terrain, il les a aussi maintenant en tant qu’entraîneur. Nous avons eu une courte expérience ensemble à Spal, où les choses ne se sont pas déroulées comme il le souhaitait, mais sa vision du football était excellente. Il n’avait pas de joueurs adaptés à son jeu donc il a eu des difficultés, mais ses idées étaient bonnes. La Spal, même sans obtenir de résultats, était une belle équipe à voir jouer ».

La Roma a-t-elle des joueurs adaptés pour le jeu demandé par Mister De Rossi ?

« Pour moi, la Roma a des joueurs de qualité, un entraîneur avec une idée minimale du football peut faire faire à l’équipe ce qu’il veut. C’est vrai, la Roma n’a pas encore affronté d’adversaires vraiment difficiles sur le papier. La Roma a gagné une Coupe (Conférence League MDLR), etc… etc… mais les matchs n’étaient pas beau à regarder : le résultat comptait plus, mais à un moment donné, cela peut devenir facilement lisible pour les autres équipes. Les joueurs qui peuvent marquer sont là, l’important c’est de se créer des occasions ».

Bove peut-il être le nouveau Nainggolan ?

« C’est un jeune garçon, aujourd’hui il court beaucoup parce qu’il est jeune et qu’il manque d’expérience. Il joue bien, s’il joue toujours, c’est qu’il y a une raison ».

Dybala fait-il la différence comme Totti ?

« Aujourd’hui, Dybala fait la différence comme Totti l’a fait à l’époque, il faut donc le laisser libre pour qu’il puisse avoir un impact. De Rossi n’a cependant jamais dit que Dybala était au même niveau que Totti en termes de technique ou de qualité. Son discours était juste, intelligent : aujourd’hui celui qui peut faire la différence c’est Dybala, s’il fait la différence en jouant sans réfléchir, il faut que les autres courent également pour lui ».

Quel type de milieu de terrain est Renato Sanches ?

« Je crois que Renato Sanches est un joueur très fort, je l’ai dit dès son arrivée même s’il n’a pas encore montré ses qualités car il a toujours été blessé. Quand Perotti a subi moins de blessures à Rome que les autres années, il a était très bon. Si Renato Sanches n’était pas souvent victime de blessures, il serait très fort. Je n’ai jamais voulu que des déclarations du type « Nainggolan joue blessé » soient faites, mais parfois je jouais blessé parce que je voulais jouer, comme cela s’est produit lors du retour contre Barcelone. S’il y avait eu le VAR, contre Liverpool peut-être que… ».

Comment évaluez-vous l’achat de Baldanzi ?

« Il a joué à Empoli et a bien joué, ainsi que chez les moins de 21 ans. Mais pour jouer à Rome, il faut de la personnalité : il en a eu à Empoli, mais jouer à Rome est difficile. Baldanzi est un joueur de qualité, au niveau qualitatif, il est très fort ».

Quel genre d’attaquant est Lukaku ?

« Lukaku est un joueur fort, très fort, mais il a besoin de ressentir l’apport de l’équipe. Je pense qu’il lui manquait ce truc, si peu de balles jouables arrivent, il se bat et se bat mais perd confiance. Il y a des matchs où il n’est pas à 100% parce qu’il joue toujours, et si les ballons n’arrivent pas, c’est encore plus difficile. ».

Avec quel entraîneur avez-vous et la meilleure relation ?

« J’ai eu de bonnes relations avec tous les entraîneurs, mais je me suis plus amusé avec Spalletti. Je ne me souviens pas d’une année au cours de laquelle une équipe entraînée par Spalletti a mal joué, nous l’avons vu avec Naples l’année dernière, et de nouveau aujourd’hui ».

Avez-vous regretté de quitter Rome ? Reviendrez-vous un jour ?

« Plusieurs fois, j’ai regretté mon choix concernant le dossier Monchi, mais parfois l’homme est bien plus important que le joueur. Je n’aurais pas pu voir son visage tous les jours, l’un de nous devait partir. Si j’avais su que six mois plus tard il partirait, je ne serais probablement jamais parti. Je serais resté à la Roma toute ma vie. Pour la Roma, j’aurais même pu venir à pied, mais ils ne m’ont jamais contacté. Vu leur façon de jouer, j’aurais pu avoir mon mot à dire, car j’ai vu que la Roma jouait vraiment mal. Nous avons toujours beaucoup créé, mais la Roma ne l’a pas fait cette année ».

La blessure de Strootman a-t-elle été une chance ?

« Le malheur de Strootman est devenu ma fortune, malgré lui. À l’époque, je jouais certains matchs, mais après sa blessure, j’ai joué en permanence. J’entends souvent parler de Strootman, je l’aime et c’est un ami : il a eu de graves blessures, c’était un joueur très fort, surtout mentalement, à tel point qu’aujourd’hui il joue encore. Si j’avais eu sa malchance avec cette blessure après l’âge de 30 ans, j’aurais probablement arrêté. Nous avons établi le record de points de la Roma en Serie A, mais la Juve était supérieure et nous n’avons rien gagné : aujourd’hui, avec cette équipe, nous aurions certainement gagné quelque chose ».

Votre plus beau but avec le maillot de la Roma ?

« J’ai marqué beaucoup de beaux buts, mais aussi des buts importants. Je me souviendrais toujours d’un derby que l’on a gagné 2-0 sans De Rossi, Totti et consorts. Ces performances d’équipe me tiennent plus à cœur que les buts. Je pense que le but le plus important a été contre le Genoa, le 1-0 avec une reprise de volée ».