Jordan Veretout : La grosse interview !

Jordan s’est livré dans une longue interview où il aborde le chemin parcouru depuis ses débuts dans son équipe de cœur jusqu’à son arrivée à Rome en passant pas la tragédie de la perte de Davide Astori.

Qui était le Jordan enfant ?

«J’étais un enfant calme, j’aimais beaucoup le football t j’y jouais aussi seul à la maison. Mes parents m’ont donné un ballon dès que j’ai commencé à marcher, ils me l’ont immédiatement mise dans les pieds et j’ai commencé à taper dedans. Je vivais dans une petite ville où nous nous connaissions tous et l’après-midi, je jouais avec mes amis et je rentrais toujours sale à la maison. Enfant, je n’aimais que le football, puis avec le temps j’ai commencé à suivre d’autres sports comme le tennis, le basket-ball ou encore le handball “.

A quel âge as-tu commencé le foot en club ?

«J’ai commencé à cinq ans, avec l’équipe d’Ancenis, où je suis né. A 10 ans je suis allé à Nantes. Ancenis est située pratiquement à mi-chemin entre Nantes et Angers où se trouvent deux équipes de haut niveau. Mes parents m’ont demandé où je préférais jouer et j’ai choisi Nantes qui était l’équipe que j’encourageais. Je suivais déjà la Ligue 1, le samedi soir je regardais les matchs. Ceux du dimanche soir, cependant, je ne pouvais pas les voir car le lundi matin je devais aller à l’école. Je me souviens bien du championnat que Nantes remporté en 2001, j’avais huit ans et j’étais au stade dans le match décisif contre Saint-Etienne. Ce fut une grande fête. ”

Qui était ton idole ?

«J”aimais toute l’équipe de Nantes, mais mon préféré était Marama Vahirua, j’aimais sa célébration avec le geste de la pagaie. Plus tard, j’ai également commencé à admirer Xavi, Andres Iniesta et Cesc Fabregas“.

À quel âge as-tu fait tes débuts avec l’équipe 1 de Nantes ?

«À 18 ans, en Ligue 2. L’entraîneur, Landry Chauvin, se concentrait sur les jeunes et sur leur croissance. Il m’a beaucoup aidé, il m’a fait jouer même quand je ne le méritais probablement pas. Il avait une grande confiance en moi. Un autre entraîneur qui a été très important pour ma croissance fut Michel Der Zakarian. Il avait une approche différente, il se concentrait beaucoup sur la phase défensive. Avant de travailler avec lui, je ne pensais qu’à jouer vers l’avant, mais le football et en particulier le rôle de milieu de terrain c’est aussi la couverture défensive. En trois ans, je suis devenu plus complet avec lui. Sous sa direction, nous sommes remontés en Ligue 1

Jordan Veretout
photo : asroma.com

Vous avez été très attaché à tous vos entraîneurs ?

«Oui, tous m’ont aidé, de Ziani qui m’a fait grandir pour rejoindre l’équipe première, jusqu’à Remi Garde dans l’année à Aston Villa puis Cristophe Galtier quand je suis allé à Saint-Etienne. Galtier en particulier, était très bon pour parler à l’équipe et gérer un groupe. Je dois également remercier Stefano Pioli qui a immédiatement compris ma façon de jouer, tout comme j’ai compris la façon dont il voulais que son équipe joue. Cela m’a aussi aidé à comprendre la culture italienne et les différences par rapport à la française“.

Quel souvenir gardez-vous de la victoire à la Coupe du Monde des moins de 20 ans?

«2013 a été un grand moment pour moi : avec Nantes, nous sommes montés en Ligue 1 et puis il y a eu la Coupe du monde des moins de 20 ans en Turquie. Nous avions une équipe très solide, nous nous étions fixé l’objectif de gagner et nous l’avons fait. Il y avait des joueurs comme Paul Pogba, Geoffrey Kondogbia, Alphonse Areola, Kurt Zouma, Samuel Umtiti, Lucas Digne, Florian Thauvin … “.

Jordan Veretout
photo : asroma.com

L’année en Premiere League, en revanche, n’a pas été positive au niveau de l’équipe. Sur le plan personnel, comment l’avez vous vécu ?

«Pour Aston Villa, l’année a été négative et s’est terminé par une relégation. mais pour moi, ce fut une expérience positive. J’ai joué, j’ai découvert un autre pays, une autre ligue, une autre culture. Il y avait aussi des inconvénients. Quand j’étais à Nantes, j’avais toute la famille avec moi. En Angleterre, je me me suis retrouvé avec uniquement ma femme et notre fille de 15 jours. Dans cette situation, soit vous mûrissez rapidement ou soit risquez de vous perdre. Nous avons perdu beaucoup de matchs et c’était compliqué de rentrer à la maison après chaque défaite. 
De plus, le temps à Birmingham était presque toujours mauvais et ma femme ne s’y sentais pas bien. En fin de saison, j’ai donc préféré retourner en France, à Saint-Etienne. J’y ai passé une année, mais je voulais vivre une autre expérience à l’étranger, en essayant d’éviter certaines erreurs commises dans la précédente. La Fiorentina s’est intéressé à moi et j’ai pensé que Florence était une bonne opportunité. Et ce fut une très belle opportunité étant donné que je me sens très bien en Italie “.

À Florence, vous avez vécu deux années positives sur le terrain mais aussi la grande douleur de la disparition soudaine de Davide Astori. Comment une équipe peut repartir après une telle tragédie?

«La première semaine a été très difficile, Astori avait une grande personnalité, il était le capitaine. Quand je suis arrivé en Italie et que je ne parlais pas la langue, il m’a beaucoup aidé.
Ce que nous avons dit à nos camarades, c’est qu’il était un guerrier sur le terrain et que nous devions devenir comme lui. Et donc nous avons gagné un match, deux, trois, quatre, cinq, six d’affilée.
La vie a continué mais il est toujours en nous. Aujourd’hui encore, je pense souvent à lui. Il faut vivre pour lui. Si aujourd’hui je donne tout sur le terrain, c’est aussi parce que je m’inspire d’un capitaine comme lui, qui met toute sa détermination dans l’entraînement et les matchs.
Du premier match joué sans lui contre Benevento, j’ai une photo à domicile de toute la Fiorentina sur le terrain après la fin du match. Nous avons tous été submergés par les émotions “.

Jordan Veretout
photo : asroma.com

Cet été, vous avez rejoins la Roma. Comment vous sentez-vous avec Fonseca?

« Je me sens très bien. Quand il m’a appelé pour la première fois, il m’a très vite convaincu et je suis heureux d’être venu à Rome, dans une grande équipe, avec de grands fans et un grand entraîneur comme lui. Il m’a déjà beaucoup aidé et cela ne fera que me faire grandir. ”

Contre Napoli, votre premier but à l’Olimpico sur penalty. Qu’avez-vous ressenti à ce moment là ?

«Ce fut une émotion très forte. Marquer un but au Stade olympique devant les supporters de la Roma est magnifique, encore plus contre une super équipe. Je me souviens que lorsque Edin m’a donné le ballon pour tirer le penalty, j’ai immédiatement regardé Kolarov parce qu’il était le tireur de penalty. Il en avait manqué un en première mi-temps et avait dit “Go Jordan!”. Avant de tirer, milles choses me sont passées par la tête, mais au final j’ai marqué. ”

Jordan Veretout
photo : asroma.com

Actuellement le football est à l’arrêté, comme presque tout le reste, comment vivez-vous vos journées?

«Actuellement, j’ai plus de temps à passer avec ma famille, j’aime vraiment être à la maison avec eux parce que je voyage beaucoup avec le football toute l’année. J’espère évidemment que tout sera résolu le plus tôt possible, que nous pourrons recommencer à jouer et surtout que nous pourrons mettre fin au danger du Coronavirus. En attendant j’essaie de profiter du temps que je peux passer avec ma famille “.

Qu’est-ce qui vous manque le plus dans la vie normale?

«Le football me manque parce que c’est ma passion et que c’est ce que j’ai toujours fait. Ma vie est la suivante: famille et football. Lorsqu’une des deux choses manque, c’est difficile. Ça me manque vraiment d’aller à l’entraînement, de parler à mes coéquipiers, de jouer au football. Même mes proches en France sont maintenant dans la même situation, ils vont tous bien mais comme nous, ils ne peuvent pas sortir. Je dis à tout le monde de rester à la maison autant que possible car il est dangereux de sortir. ”

Jordan Veretout
photo : asroma.com

Est-il difficile de devoir s’entraîner seul ?

«Oui, beaucoup mais nous devons le faire avec sérieux. J’espère que la situation s’améliorera bientôt car s’entraîner seul n’est pas facile. Une semaine c’est bien, mais après 15 jours ou trois semaines ça devient difficile. Mais cela nous aide d’être suivis quotidiennement par les programmes du personnel. Je fais mon travail soit le matin, soit l’après-midi, cela dépend de la journée. J’ai un tapis roulant ainsi que d’autres équipements mis à notre disposition “.

Et comment êtes-vous organisé avec la nutrition ?

«Notre nutritionniste Guido Rillo envoie des programmes hebdomadaires pour nous empêcher de prendre du poids. Chaque jour, nous devons nous peser. L’entreprise, le personnel technique et médical nous suivent en permanence : ce que nous faisons de nos journées, les entraînements… ils sont toujours présents “.

Votre avenir même après le football : prévoyez-vous de retourner en France?

«En Italie, je suis très heureux, je m’y sent très bien. Pour l’instant, le retour en France n’est pas ma priorité. J’espère rester le plus longtemps possible à Rome car j’aimerais gagner avec ce maillot. Ce serait la plus belle des choses. “

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Source : ASRoma.Com

ODDI Stephane

▶ Consultant digital marketing freelance 📝 Créateur et rédacteur du blog AmoRoma.fr & AmoRomaTour.com ⚡ Accrédité AS Roma 📍 Rome depuis 2019 - Originaire d'Avignon (France)

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