4 Mars, dans la mémoire de Davide Astori
6 ans se sont écoulées depuis ce 4 mars 2018 qui a marqué de manière indélébile tout le football italien. La Fiorentina se réveillait à Udine, à l’hôtel Là di Moret, avec à l’horizon le match de l’après-midi contre l’Udinese…
Tout le monde arrive dans la salle du petit-déjeuner, sauf le capitaine. On frappe à sa chambre, une seule pièce, mais il n’y a pas de réponse. Davide Astori est décédé dans son sommeil des suites d’une maladie cardiovasculaire qui a échappé aux contrôles médicaux continus auxquels sont soumis les footballeurs. La mort est, obligatoirement pour chacun, la conclusion de la vie, et elle lui donne sens et force. L’être humain l’enlève, lutte pour l’accepter, précisément à cause de son désir de vivre. La mort semble d’autant plus inacceptable et traumatisante qu’elle frappe une jeune personne, un athlète au sommet de sa force physique. Davide avait 31 ans, devenu capitaine de la Fiorentina et joueur de l’équipe nationale quelques mois plus tôt, avec 14 apparitions et un but marqué. Un footballeur important. Un défenseur fidèle capable de se mettre au service de l’équipe, devenant une référence.
Ici à Rome, il a fait un court passage, mais il a laissé beaucoup de choses derrière lui : son sourire timide, presque gêné le jour de sa présentation au stade olympique, montre clairement quel genre de personne il était. Un garçon humble, conscient de faire le meilleur travail du monde et reconnaissant de pouvoir le faire, jamais désorganisé, jamais exagéré. Nous aimerions que le football ait appris davantage de Davide Astori cette année : qu’en plus de lui rendre hommage dès la 13e minute chaque saison lors de cette date , la mémoire d’un garçon qui aimait ce sport et qui le démontrait chaque jour soit véritablement honorée.
Parce que Davide n’était pas seulement le capitaine de la Fiorentina, c’était un garçon qui, partout où il jouait, avait laissé quelque chose dans le cœur des gens. Timide,presque quelqu’un qui s’est retrouvé par erreur dans ce monde fait de flashs, de faux sourires devant une caméra et d’interviews banales : Davide était pur, et on ne le dit pas juste pour le dire : c’était un garçon toujours prêt à aider les autres, à prendre des responsabilités, à rire quand il y a de quoi rire et à ne pas abandonner quand il faut serrer les dents.
Pour la mémoire de Davide avec la Roma, ce sont écoulés déjà 10 ans, où le nom de Astori va être liée à la Roma pour la première fois. Nous sommes le soir du 23 juillet 2014. La Roma est à Boston, où, dans la soirée du Massachusetts, est prévu à Fenway Park un match amical contre Liverpool, une revanche d’il y a deux ans et désormais un rendez-vous standard de l’été des Giallorossi sous propriété Américaine. Avant le match , une interview avec Mauro Baldissoni : « Mercato? Peut-être que nous ferons quelque chose aujourd’hui. »
La Roma a besoin d’un défenseur central gaucher pour alterner avec Castán, de l’autre côté on parle de Davide Astori depuis quelques jours, c’est désormais quasi officiel, Astori est un nouveau joueur de la Lazio. La Roma était en train d’affronter Liverpool, Tare, le directeur sportif de la Lazio, quant à lui, s’est rendu en voiture d’Auronzo di Cadore à Sappada, pour une rencontre (ou peut-être un affrontement) avec Marroccu, le DS de Cagliari, qui se termine à 3h du matin : plus que le club, il faut convaincre Astori lui-même. Le 24 juillet à 20 heures, arrive la note officialisant la signature du défenseur par la Roma, prêté avec droit d’achat à Cagliari.
C’était la nuit où Davide Astori a choisi la Roma.
Davide vit en nous, fans d’un sport qui ne doit pas mourir, qu’il ne voudrait pas voir mourir, qui a encore besoin de sourires doux et sincères. Nous le devons au football et nous le devons à Davide.