L’ex directeur de la Roma – est actuellement à Seville – Ramon Monchi s’est exprimé lors d’une interview de Stefano Carina pour Il Messaggero. Entre incompréhensions, erreurs, mais également bons souvenirs.
« Je suis content de retrouver mon ancienne équipe en finale. Si on m’avait demandé contre qui j’aurais aimé jouer ce match, je n’aurais eu aucun doute. J’aurais dit Roma »
Une envie de revenche ?
« Mais non, il y a eu tellement de bons moments. J’ai essayé de faire de mon mieux mais c’est vrai que j’ai fait des erreurs. Je n’ai jamais eu de mal à admettre mes erreurs mais il faut aussi comprendre les contextes. Cette saison, j’ai aussi fait des erreurs avec Séville, mais en Andalousie j’ai 24 ans d’histoire à mes côtés avec 19 finales et 10 trophées qui me font sortir tranquillement le soir quand je dois emmener mes deux chiens en balade. A Rome, tu n’as pas le temps. Je n’ai pas eu le temps de corriger mes erreurs. Quand je suis arrivé, les gens pensaient qu’en plus de prendre les joueurs, j’allais marquer et arrêter les tirs au but… Mais la responsabilité m’incombe. Avec le recul, il y aurait beaucoup de choses que je ne referais pas ».
Par exemple acheter Pastore ?
« Non, ce n’est pas juste de parler de cas particuliers. On dirait que je veuille trouver des justifications. J’ai fait une erreur avec Patore, point final. Mais la grosse erreur était que je devais mieux comprendre ce qu’était la Roma, la ville, les fans et la presse. Et quand je m’en suis rendu compte, c’était trop tard ».
Quand vous êtes parti, vous avez dit ne pas avoir pu faire du Monchi. Que vouliez vous dire ?
« C’est simple, je n’étais pas moi-même . Je manquais de connaissances, comme je vous l’ai déjà dit. La responsabilité m’incombe à 95% ».
Avez-vous été blessé par les critiques de Pallotta, qui vous accusait des problèmes économiques que le club a pu avoir ?
« Chacun est libre de dire ce qu’il veut. Je ne peux qu’être reconnaissant à Pallotta de m’avoir choisi et de m’avoir amené à Rome. Ensuite, ma carrière dans le football, y compris celle de footballeur, a duré 37 ans et tout le monde peut se faire une idée. Bon ou mauvais, peu importe. Cependant, je peux vous assurer que j’ai toujours travaillé avec honnêteté. Pour moi, dormir paisiblement la nuit est la chose la plus importante ».
La relation avec Totti ?
« J’ai connu le Francesco footballeur au cours des deux derniers mois où on a dit que je l’avais guillotiné (il sourit). Puis en tant que dirigeant, il m’a beaucoup aidé ».
Quelles sont les choses positives que tu penses avoir laissées derrière toi ?
« Je suis heureux de me rappeler de Pellegrini, il mérite tout ce qui lui arrive. A Rome il y a eu une première saison où tout s’est bien passé avec la troisième place et la demi-finale de la Ligue des Champions. Quand nous avons remonté le Barça, je suis rentré à 2 heures du matin et il y avait des gens qui m’attendaient pour fêter ça. Lors de la 2ème saison, rien n’a fonctionné ».
Est-ce si difficile de travailler à Rome ?
« La Roma est un grand club et dans tous les grands clubs tu as peu de temps. C’est la plus grosse difficulté, personne ne te laisse de temps ».
L’ancien directeur sportif Sabatini a évoqué trois centres de pouvoir : Rome, Boston et Londres. Était-ce vraiment comme ça ?
« Ce serait facile de dire qu’ils ne m’ont pas laissé travailler. Ce n’est pas vrai. Je ne peux rien dire sur Baldini ou Pallotta, encore moins sur Baldissoni et Fienga ».
Que pensez-vous de Mourinho ?
« José est l’un des meilleurs entraîneurs, il convient donc à un grand club comme la Roma. La victoire de la Conférence le confirme ».
