Antonio De Falchi, un jeune romanista victime de la bêtise Ultras et du laxisme du système judiciaire

Il y a 31 ans , Antonio De Falchi, tifoso de la Roma disparaissait ! Récit d’une journée tragique qui restera à jamais dans les mémoires du tifo giallorosso…

Prémices d’un drame

C’était le 4 Juin 1989. Ce jour-là, Antonio De Falchi, âgé de 19 ans, quitte la capitale pour se rendre à San Siro avec le groupe de supporters « Ultras de la Curva Sud » pour le match AC Milan-AS Roma.
Vers 12h15, soit près de cinq heures avant le coup d’envoi, Antonio descend du tramway accompagné de 3 amis romanisti. Alors qu’ils marchent tranquillement pour rejoindre la porte 16 du stade, celle réservée aux fans en déplacement, Antonio est arrêté par un jeune inconnu, habillé en chemise et en jeans, qui lui demande une cigarette. Le Romanista et ses amis se doutant de quelques choses répondent en essayant de cacher leur accent romain. Mais, le piège ne  va pas tarder à se refermer, l’inconnu continuant de les questionner…
La brutalité de l’agression que va subir De Falchi et ses amis et sans équivoque. Le « Milanais » fait un signe de la main en se retournant et trente personnes s’empressent alors de sortir d’un bunker, situé tout proche du stade (qui était en travaux à cette époque). La meute, composé de jeunes Ultras milanais se lance vers les 4 Romains désemparés.

En raison de l’horaire encore très éloigné début du match, le périmètre de sécurité était  encore très faible. Les quelques policiers alors présents n’ont pas pu arrêter le groupe d’agresseurs (armé de couteaux et de barres de fer) et ainsi éviter un drame. Les trois amis d’Antonio De Falchi parviennent à s’échapper mais le jeune romaniste tombe dans sa course. Les coups pleuvent sur le jeune Romanista, notamment à la tête. Antonio devient violet mais rien n’arrête ses bourreaux jusqu’à l’intervention d’un groupe de policiers.

Alors qu’une partie des assaillants est toujours en fuite, De Falchi reçoit des premiers soins. Initialement, son état ne semble pas si grave, le Romain est sonné mais il parvient néanmoins à se relever et à échanger quelques mots avec les agents de police. Mais soudainement, le jeune homme devient pâle et s’effondre au sol. Les secours tentent de le réanimer avec un massage cardiaque et un bouche a bouche, en vain. Antonio entre dans le coma. Une ambulance le transporte de toute urgence à l’hôpital de San Carlo, tout proche du stade, mais c’est un corps sans vie qui sera sorti du véhicule.
Décédé lors de son transfert à l’hôpital, l’autopsie révéla que la mort fut provoquée non pas directement par les coups reçus, mais par une crise cardiaque provoquée par le choc émotionnel engendré par la brutale agression. Attaqué par surprise sans pouvoir se défendre, Antonio est mort de « terreur ».

Laxisme judiciaire

L’enquête conduira cependant à beaucoup de frustrations et d’incompréhensions, « tuant » une deuxième fois le jeune Romain (et sa famille). La quatrième section la Cour d’assise ne condamne que Luca Bonalda, 20 ans, reconnu par les amis d’Antonio et les policiers sur place. Le procureur en charge de l’enquête réclame alors une peine de 8 ans et 50 millions de lires (soit 25.000€ NDLR) de dommages et intérêts. Mais à la stupeur générale, la Cour accorde le bénéfice de la remise en liberté… Bonalda ne ferra que quelques heures de prison avant d’être remis en liberté par la justice. Deux autres accusés, Daniele Formaggia (29 ans) et Antonio Lamiranda (21 ans) seront quant à eux acquittés faute de preuves.
La mère d’Antonio, dévastée par cette décision, s’écrie alors : « C’est ça la justice ? C’est dégoûtant. Ils auraient du payer, personne ne peut me ramener le pauvre Antonio ! »

Antonio De Falchi est décédé le dimanche 4 juin 1989, dans la force de l’âge et par la folie de la rivalité entre groupes Ultras du Milan et de la Roma. Une tragédie qui révèle le « cancer » de la violence dans le football italien qui gangrenait alors fortement les stades de la Péninsule.

Aujourd’hui , Antonio est un symbole des tifosi de la Roma, la Curva Sud est à son nom « Curva Sud Antonio De Falchi ». Son visage flotte sur un drapeau à tous les matchs.
Le 3 février 2019, un immense tifo fut déployé pour la réception de L’AC Milan, rendant hommage à lui et sa mère, décédée le 5 octobre 2019 à âge de 89 ans.

3 février 2019

Article écrit par Clemlistu avec la participation de 101%Romanista

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