Je suis Davide Zappacosta. « L’appel de Roma a été une bouffée d’air frais, j’étais ravi »

Son arrivée a Roma, il l’a vécu comme une bouffée d’air frais, mais sa blessure au genou l’a tenue éloigné des terrains jusqu’au Roma / Sampdoria du 24 Juin 2020. Nouveau départ pour Davide après la longue pause imposé par sa blessure et par le lockdown.

Qui étais le Davide enfant ?

« J’ai toujours aimé le ballon, de ce point de vue, j’ai succédé à mon père qui jouait au football. Il m’a transmis cette passion et j’ai commencé à y jouer à l’âge de cinq ans ».

Au début, tu as suivi un peu sa carrière en jouant dans les équipes près de chez toi.

« Oui c’est vrai, il n’a jamais quitté cette zone. Et j’ai d’abord fait dix ans dans les équipes de jeunes de Sora. J’ai commencé comme tous les garçons en pensant à une seule chose : m’amuser ».

Tu ne pensais pas devenir pro ?

« Lorsque vous commencez enfant, vous rêvez de beaucoup de choses, mais vous n’avez pas de contact avec le monde qui vous entoure. Vous commencez à comprendre les choses lorsque vous vous retrouvez catapulté dans d’autres réalités, où l’on parle d’objectifs, de relégation. Ce sont ces environnements qui vous font comprendre à quel point le plaisir est devenu un travail. Je dois dire cependant que déjà quand j’étais plus jeune, je ressentais beaucoup le jeu, je le prenais déjà sérieusement, la veille je ne sortais pas, je me reposais, je voulais me concentrer sur le match. Rétrospectivement, peut-être, j’attendais déjà avec impatience une carrière professionnelle ».  

Carles Perez
Davide Zappacosta

La première fois que vous avez quitté votre famille pour Avellino ?

« En réalité, il y a d’abord eu une aventure à Bergame avant, où je faisais partie de la primavera de l’Atalanta. J’étais très loin de chez moi, dans un groupe totalement différent. Pour un garçon fermé comme moi, ce n’était pas facile. Je m’en souviens comme d’une période difficile, mais une autre est arrivée, précisément celle d’Avellino ».

Tu te sentais mal ?

« C’était un bon test, car c’est là que j’ai changé de rôle. J’avais toujours joué ailier et l’entraîneur a commencé à m’aligner comme arrière droit. J’ai eu du mal au début, je n’ai jamais été titularisé en match pendant trois mois, mais j’ai finalement réussi à obtenir mon espace. Et j’ai découvert que c’était le rôle de ma carrière ».

Après trois saisons, tu es retourné à l’Atalanta, cette fois dans l’équipe première. Comment était-ce d’y retourner?

« Ils m’ont appelé pour un test, Colantuono était sur le banc. Il a commencé à m’aligner lors des matchs d’été, puis j’ai joué toute la saison ».

Que retiens-tu de tes débuts en Serie A ?

« Ma famille était là, me regardant, leur émotion était belle et je la porterai toujours dans mon cœur. Les débuts ont été le couronnement du rêve d’un enfant et ce sentiment restera gravé à jamais ».

Pas même le temps de s’habituer à Bergame, l’appel du Torino arrive. As-tu été destabilisé de changer si rapidement ?

« Non, à ce moment-là, je me sentais prêt à voyager, à changer. Atalanta avait alors besoin de vendre et le Torino représentait une équipe qui voulait se battre pour l’Europe, je n’ai eu aucun problème à bouger ».

Tes 2 saisons au Torino ont-elles été positive ?

« Oui, la première fut un peu plus compliqué. Le système de jeu était le même depuis quelques années, Ventura était sur le banc. J’ai réussi à me montrer, mais je n’ai trouvé de la continuité qu’avec Mihajlovic, un coach qui m’a donné sa confiance et qui m’a formé au niveau du caractère, ce dont j’avais besoin à ce moment-là. Ce fut l’année la plus importante de ma carrière, ce qui m’a permis de trouver également une place dans l’équipe nationale ».

Davide Zappacosta

Tu avais tellement grandi que l’appel de Chelsea est arrivé. Comment est né ce transfert?

« Il restait quelques jours avant la fin du mercato, ils m’ont appelé pour me dire que Conte me voulait là-bas. Puis vint son appel. A Turin j’avais trouvé mon équilibre, je voulais me confirmer, mais comme c’était une équipe comme Chelsea qui me voulait, j’ai finalement choisi de faire un autre saut de qualité. Le premier moment d’hésitation a fait place à l’enthousiasme et je suis parti vivre cette nouvelle aventure ».

Tu as également pensé ne pas accepter, alors ?

« Vu de l’extérieur, cela semble facile. Nous pensons que s’il appelle Chelsea, nous devons dire oui. Et je le comprends. Mais ce n’est pas toujours aussi simple. Je suis parti d’une petite ville, je m’étais affirmé à Turin, ça me semblait quelque chose de plus grand que moi. Je suis allé vers une réalité différente, des habitudes différentes, de nombreux champions autour, où personne ne vous connaît. Vous devez être respecté et inséré. Ce n’est pas facile, mais je l’ai fait et je suis content du choix ».

Les saisons avec le blues ont été deux saisons différentes. La première mieux que la seconde ?

« L’entraînement avec des joueurs de haut niveau m’a aidé, puis jouer en Premier League est une expérience très importante. La première année a été très positive, j’ai réussi à jouer plusieurs matchs, je me suis très bien retrouvé. Avec Sarri, lors de la deuxième saison, j’ai eu plus de difficultés. J’avais le capitaine de l’équipe devant, j’ai eu du mal à me faire remarquer, j’ai perdu confiance. Nous avons cependant remporté la Ligue Europa et ce fut une grande satisfaction. ».

L’appel de la Roma représentait-il la bonne occasion pour se relancer ?

« C’était définitivement une bouffée d’oxygène. Je voulais changer, j’avais besoin de me défouler et de trouver un autre stimulus. J’étais très heureux le jour de mon arrivée ici, peut-être que je n’avais jamais été aussi heureux. Chelsea est une grande équipe, je sais, mais personnellement, la deuxième année a été vraiment compliquée et venir ici a représenté un nouveau départ ».

Après la première présence vient également la première blessure, lors de l’échauffement du Derby. En regardant ces minutes où vous vous prépariez à jouer ce match titulaire, quel est ton ressenti ?

« Je pense que cette blessure était le fils de mon humeur. Quand je suis arrivé au stade, j’étais très heureux, cela faisait longtemps que je n’avais pas joué un match de ce niveau en tant que titulaire. J’étais trop excité, j’avais hâte de commencer. Je voulais tant faire, je me suis dit « maintenant je vais te montrer qui je suis ». C’était peut-être trop ».

Après cette blessure musculaire, une blessure beaucoup plus grave est arrivée, celle des ligaments croisés, qui t’a laissé de côté pendant plusieurs mois. À ce moment-là, qu’en as-tu pensé ?

« J’ai vu tout noir. Comme s’ils avaient mis un drap noir devant moi. Je n’y croyais pas, je sentais que j’étais de retour à mon niveau. Je suis resté calme, mais les deux premiers jours, je n’ai pas vu la lumière au bout du tunnel. Ensuite, j’ai dû recommencer. J’ai tout sorti de ma tête. J’ai beaucoup travaillé, j’ai beaucoup travaillé, j’ai beaucoup travaillé sur mon corps et je pense que je l’ai bien fait ».

Comment as-tu vécu le lockdown ?

« Ce fut une période difficile, voir tant de gens souffrir partout dans le monde vous apporte tellement de tristesse. Notre società a été proche de nombreuses personnes et cela m’a rendu fier, car certaines initiatives ne sont pas évidentes. Sur le plan personnel, je n’avais pas le choix, je devais continuer le travail, je me concentrais tellement sur l’entraînement, plus je travaillais, plus les sensations sur mon genou et sur mon physique s’amélioraient. Je dois beaucoup au staff de l’équipe. Ils ne m’ont pas abandonné une minute, ils m’ont envoyé les programmes, ils ont fait beaucoup avec nous tous et je leur en suis très reconnaissant ».

Davide Zappacosta

Qu’as-tu ressenti lorsque tu as recommencé à t’entraîner avec tes coéquipiers ?

« J’étais très heureux de ça, mais j’ai préféré vivre la journée. J’ai appris une leçon, il n’est pas nécessaire de diviser le monde. J’ai fait une grosse erreur en emportant avec moi la rancune du passé. Ces choses doivent toujours être mesurées, avec équilibre. Des limites doivent être fixées. L’objectif n’était qu’un seul : à nouveau jouer et s’amuser ».

Paulo Fonseca, quelle impression te fait-il en tant qu’entraîneur ?

« Il essaie toujours de nous mettre dans les bonnes conditions, il nous donne ses indications, très clair, il nous offre les solutions pour éviter les difficultés, mais ensuite il nous donne la liberté de mouvement sur le terrain, il nous laisse l’opportunité d’exprimer notre potentiel. Ce n’est pas facile de trouver des coachs avec cette philosophie, ça m’a vraiment impressionné ».

Tu as fais ton retour sur le terrain contre la Sampdoria. Quels sentiments as-tu ressentis?

« C’était une sensation très forte, ce n’était pas facile après un long arrêt, mais maintenant nous n’avons besoin que d’une concentration maximale dans un avenir proche. Je dois m’entraîner dur, jour après jour, et terminer cette saison avec mes coéquipiers avec dignité ».

T’attendais-tu à revenir sur le terrain lors du premier match après l’arrêt ?

« Je m’étais très bien préparé pour chaque décision de l’entraîneur. Je savais que j’aurais l’opportunité de pouvoir entrer en cours de partie. Je suis très content de la confiance de l’entraîneur et d’être de retour après ce long arrêt ».

Qu’as-tu ressenti au premier toucher du ballon?

« J’étais heureux, positif, mais je voulais juste aider l’équipe à gagner le match. Nous l’avons fait, grâce à notre équipe qui n’a jamais cessé de tenter. Et puis sont venus ces deux grands buts d’Edin ».

Plus beau le premier ou le second ?

« Peut-être le premier. Le ballon arrive par derrière, il ne l’a jamais perdu de vue et il frappe du pied gauche. Beau but. Mais le deuxième n’était pas facile non plus ».

Qu’est-ce qui t’attend maintenant ?

« Des matchs exigeants, on a le devoir d’y croire. Que tu joues à domicile ou à l’extérieur, c’est la même chose pour tout le monde. On a besoin d’aborder chaque match avec la même approche, sans calculs ».

Interview présentée par Manpower Group pour As Roma

ODDI Stephane

▶ Consultant digital marketing freelance 📝 Créateur et rédacteur du blog AmoRoma.fr & AmoRomaTour.com ⚡ Accrédité AS Roma 📍 Rome depuis 2019 - Originaire d'Avignon (France)

Laisser un commentaire