Mourinho : « Lukaku et Dybala joueront, Pellegrini… ».
José Mourinho s’est exprimé lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match ce samedi 16 septembre 2024. AS Roma / Empoli se jouera dimanche à 20h45.
Début difficile pour Empoli qui arrivera avec une grande motivation. Quelle équipe comptez-vous affronter ?
« Plus que le départ, l’important est l’arrivée, et je suis sûr qu’ils ne paniquent pas car ils sont en mauvaise position au classement. Ce n’est pas leur potentiel, ce n’est pas ainsi que se terminera leur saison. J’attends une équipe ambitieuse mais calme. C’est vrai que nous avons gagné les quatre matches contre eux ces deux dernières années, mais je ne me souviens pas qu’il y en ait eu un facile. C’est une équipe organisée, qui joue différemment cette année. Mais ils ont le même entraîneur et peuvent facilement revenir à la base de l’année dernière. Ils ont cette possibilité. Et nous, au cours des deux jours où nous avons pu travailler avec toute l’équipe, nous avons préparé ce match avec tout le respect que mérite cette équipe. L’ambition étant bien évidemment de remporter notre premier match de championnat ».
Une sorte de championnat de 35 journées débute pour la Roma. Avant l’arrivée de Lukaku et Azmoun, vou aviez déclaré que la Roma pouvait aspirer à une position entre la cinquième et la huitième place. J’aimerais savior si avec ces ajouts, votre sentiment a changé ? Et comment va Smalling ?
« Vous êtes toujours négatif. Heureusement que nous sommes plus positifs. Smalling est, et reste pour nous un acteur fondamental. Il a une telle maturité qu’avant même qu’on lui parle des erreurs que nous avons commises, il les avait parfaitement analysé. Et c’est très facile de communiquer avec un joueur comme lui. Malheureusement, je pense qu’il ne sera pas disponible demain. Voyons l’entraînement d’aujourd’hui. Peut-être qu’il vient s’asseoir sur le banc à la dernière minute, pour pouvoir aider en cas de besoin. Mais il est fort possible qu’il ne puisse même pas accéder au banc ».
« Quant à la première question, c’est une chose de parler avant la fermeture du mercato, et une autre de le faire après. La Roma a recruté deux attaquants très, très difficiles, voire impossibles, à recruter : Lukaku et Azmoun. Si tous nos joueurs sont disponibles, pret, et en forme, cela change le profil de notre équipe. Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais lors des deux premiers matchs, nous avons joué avec Belotti et El Shaarawy, sans aucune solution, même sur le banc. Alors que la troisième journée, on a fait dix, quinze minutes avec Romelu et la tendance maintenant, c’est de s’améliorer, et de toujours s’améliorer ».
« Nous avons de bons joueurs dans ce groupe d’attaquants, pas seulement Romelu et Azmoun, arrivés dans un état difficile, après une longue blessure et sans aucun entraînement avec l’équipe. Lukaku, au cours de ces deux semaines, a très bien travaillé pour se rapprocher d’un état positif. Quand Paulo est là, on a toujours un peu de peur mais aussi l’espoir que ce fantastique joueur nous donne un coup de main important. Sans oublier Belotti et El Shaarawy, qui ont fait un excellent travail pour nous, avec beaucoup de sacrifices, en jouant jusqu’à la limite de leur fatigue, comme on l’a vu avec Belotti qui, même avec des crampes, a essayé d’aider l’équipe ».
« Maintenant, nous sommes positifs. Bien sûr, les joueurs sont arrivés il y a peu, et il nous faut du temps : du temps pour s’entraîner, du temps pour jouer, pour progresser en équipe. Mais je suis très content des joueurs dont je dispose. Et à vous, qui aimez beaucoup parler d’objectifs, je dis que le mien, c’est de gagner demain. Et si vous êtes là pour me parler après le match, je vous dirai que mon objectif sera de gagner le prochain match. Je le dis de manière positive, pas négative : je veux gagner chaque match ».
Y a-t-il une possibilité que certains joueurs du groupe historique éprouvent un peu de fatigue, en termes de tension, d’adrénaline, de force mentale, en vertu des efforts fournis ces deux dernières années ?
« J’ai joué deux finales européennes. Pour accéder à la première, nous avons joué 15 matchs, 17 si l’on compte les préliminaires. Et pour arriver à la deuxième, entre 15 et 17, en comptant le playoff avec Salzbourg. Je ne pense pas que ce soit un crime : c’était très, très important, d’abord pour la joie d’une ville et ensuite pour l’estime de soi des joueurs. Je pense que nous l’avons bien fait. Je pense que vers la trentième journée du dernier championnat, nous étions troisièmes. Nous avons joué deux matchs avec Feyenoord, deux avec Leverkusen, nous nous sommes qualifiés pour la finale, et entre les deux, il y a eu des blessures de Dybala et Smalling, et certains joueurs comme Nemanja qui n’ont pas pu jouer tous les matchs ».
« Avec toutes ces difficultés, nous avons atteint la finale. D’un point de vue quantitatif, aujourd’hui nous sommes moins : 20 joueurs de champ, plus les garçons de Primavera, qui ne seront jamais un problème, mais c’est une opportunité pour moi d’être heureux, car je suis heureux quand j’aide ces garçons. Mais eux, ce sont des joueurs qui deviendront importants pour nous plus tard, comme cela s’est déjà produit. Cependant, si la quantité n’est pas très élevée, la qualité est élevée. Nous avons des joueurs avec un gros potentiel quand ils sont tous disponibles et en pleine forme. Par forme, je veux dire, de haut niveau de performance, ce qui est différent d’être disponible pour jouer. Pour être au sommet il faut avoir une continuité de performance, une continuité d’intensité, une continuité de temps de jeu. Quand nous arriverons à ce moment, nous serons une équipe vraiment forte ».
« Quand on a ce type de problème (le coach fait référence au moment actuel, ndlr), cependant, il faut rester calme, il faut être équilibré, avoir la patience de travailler, d’attendre l’évolution de ces gars-là. Mais on ne peut pas le faire sans marquer des points : il faut des points. Nous en avons pris un sur neuf possibles. Pour les neuf prochains, nous ne voulons pas en prendre qu’un : nous voulons gagner des matchs. Mais avec cette ambition équilibrée, avec la conscience de notre valeur, de notre potentiel, ainsi que de nos problèmes, nous travaillons sereinement ».
Vous avez parlé de Smalling. Je voulais comprendre comment vont Aouar et Mancini, et quelle est l’autonomie de Dybala et de Lukaku.
« Avant l’entraînement, qui peut améliorer ou aggraver la situation : Pellegrini est Out, cela ne fait aucun doute; Smalling à de grandes chances de l’etre également. Mais parfois, quelque chose de positif arrive au dernier moment, ce qui peut le pousser à aller sur le banc. Ce sont les deux joueurs qui sont le plus en difficulté ».
« En ce qui concerne Mancini, permettez-moi tout d’abord de remercier Spalletti, qui a entraîné des clubs pendant de nombreuses années et qui a certainement la sensibilité de renvoyer chez lui un joueur blessé qui ne peut pas participer au deuxième match avec l’équipe nationale. Il l’a fait avec Mancini, il l’a fait avec Pellegrini, et je pense aussi avec des joueurs d’autres équipes. Et ce type de sensibilité, pour nous, entraîneurs de clubs, est le bienvenu. Et le fait qu’il soit entraîneur est une chose positive pour nous, techniciens ».
« Je pense que Mancini sera disponible. Pendant la pause, nous sommes restés ici avec un groupe de neuf joueurs, dont 7 blessés. Nous sommes allés ici avec mon équipe. Nous étions un peu « bêtes », nous ne faisions pas comme les autres techniciens qui partaient dix jours en vacances. Nous sommes restés ici pour entraîner deux footballeurs, Belotti et Azmoun. Mais nous sommes comme ça et nous mourrons comme ça, avec ce professionnalisme. Moi, avec tout le staff, avec Belotti et Azmoun, avec les deux gardiens Mile et Boer et avec les « enfants » de l’équipe Primavera qui n’étaient pas allés en équipe nationale ».
« Hier, les sept autres ont travaillé avec moi, avec l’équipe. Sont-ils disponibles pour jouer ? Oui, d’abord parce qu’il y en a beaucoup. Nous devons gérer le match de la meilleure façon possible, nous devons prendre des risques – les risques sont toujours possibles – mais ils seront tous appelés et quelqu’un commencera certainement le match ».
« Quant à Romelu, à son arrivée, avant Milan, il n’était pas dans un état dramatique : il ne s’était pas entraîné avec Chelsea, il n’avait fait aucun entraînement collectif, aucun avec le ballon. Mais il avait fait très attention à son corps, il est arrivé dans un état qui lui a permis de jouer vingt minutes avec Milan. Dans un état très acceptable ».
« Renato Sanches et Paredes, qui ne s’étaient pas entraînés avec le PSG, sont arrivés dans un état pire que Romelu. Et pire encore, celui d’Azmoun, arrivé blessé à Rome. Et après ces deux matches en équipe nationale, Romelu est très très bien revenu ».
« Évidemment, il débutera demain et ce ne serait pas une surprise s’il jouait 90 minutes. Quant aux autres, il faut gérer différemment, mais Romelu sera celui qui se trouvera dans les meilleures conditions ».
Et Dybala ?
« Dybala jouera. Ce n’est pas une question empirique, mais scientifique : nous disposons de données qui confirment qu’il ne lui sera pas facile de jouer 90 minutes. Ce ne sera pas du point de vue de l’intensité, de la récupération de l’effort. Ce sera très difficile, mais d’un point de vue clinique, il se sent bien : il est « propre », et il a envie de jouer. Il est confiant. Lukaku joue et Dybala joue ».
Comment avez-vous vu Spinazzola ? Est-il prêt à jouer demain ? Concernant les latéraux : la Roma a beaucoup de choix, mais c’est un rôle qui n’a pas donné grand-chose, en termes de buts et de passes décisives. Y a-t-il un travail spécifique à faire ou est-ce que ce sont les caractéristiques des joueurs qui ne leur permettent pas d’avoir beaucoup de bonus de ce côté-là du terrain ?
« Lorsqu’un joueur rejoint l’équipe nationale, il est toujours pris en considération. Rejoindre l’équipe nationale est le rêve de tous les footballeurs. Quand quelqu’un y va, je dis toujours que s’il on lui demande de devenir magasinier, il le fait et repart heureux. L’entraîneur a choisi Dimarco et Biraghi. Leo doit travailler plus dur avec nous. Il doit faire mieux avec nous et, s’il réussit bien avec nous, je suis sûr qu’il retournera jouer pour l’équipe nationale ».
« Nous avons des options sur les cotés, nous avons Karsdorp, Celik, Kristensen et aussi Zalewski, qui peuvent aussi jouer à droite. Nous avons Zalewski, Spina et aussi El Shaarawy, qui peuvent jouer à gauche. Ce sont des joueurs différents et ils ont besoin de choses différentes. Je dirais que, d’un point de vue physique, en termes de conditions et de disponibilité, celui qui est au plus haut potentiel est Kristensen, qui d’un point de vue technique, de confiance et de perception que les gens ont de lui, ne se retrouve pas au contraire à un point très élevé de son estime de soi ».
« Karsdorp a connu un ritiro difficile, avec des blessures, avec son genou habituel, avec des doutes quant à sa capacité à partir ou à rester jusqu’au bout. Aujourd’hui, il a enfin trouvé son équilibre, car il sait qu’il reste ».
« Zalewski était blessé, il ne s’est entraîné qu’hier pour la première fois. Et Leonardo est très bien revenu de l’équipe nationale, on dit qu’il s’est bien entraîné en bleu. Parfois, en équipe nationale, on s’entraîne très peu, c’est plus un travail tactique, et ceux qui ne jouent pas se sentent un peu à l’écart et travaillent moins: il est arrivé en excellente condition, il a très bien travaillé, l’équipe s’est entraînée avec intensité. Il est arrivé heureux ».
« Quant à Stephan, il a tout fait : l’attaquant lors des trois premiers matchs et tout au long du camp d’entraînement. Il a eu cette petite blessure qui fait partie de son histoire : ce mollet, ces petites choses qui ne lui ont pourtant pas permis de s’entraîner pendant ces deux semaines. Ce sont tous des acteurs différents, utilisables dans différentes situations ».
« Nous avons des options. En Europe, il n’aura pas Kristensen et nous ne pouvons pas considérer cela comme un drame précisément parce que nous avons tous ces joueurs disponibles ».
Après la finale contre Séville, vous avez déclaré etre un peu fatigué d’être l’homme de communication du club. Et après Milan, vous ne vous etes pas présenté à la presse, probablement parce que vous étiez nerveux. Cette situation s’est-elle un peu améliorée ? Ressentez-vous encore le besoin d’avoir quelqu’un à vos côtés dans des situations limites ?
« Je n’ai pas le contrôle total de la situation. Tout d’abord parce que je ne suis pas parfait, et peut-être que ce que j’ai l’intention de faire est une chose et ce que je ferai en est une autre. Et puis parce que je dépends aussi des autres. Mais mon intention pour cette saison est d’avoir zéro jour de suspension, tant pour des raisons sur le terrain que pour des conférences de presse ».
« Si je ne donne pas de conférence de presse – évidemment, par ma décision – ce ne sera jamais parce que je suis nerveux, car pour quelqu’un qui a mille matchs sur le banc, « être nerveux » est quelque chose d’excessif par rapport à la situation ».
« Cependant, s’il y a quelque chose que je ne peux pas changer dans mon ADN, c’est mon honnêteté, c’est mon incapacité à ne pas dire ma vérité. Ce n’est peut-être pas la vérité, mais c’est ma vérité. Et quand j’ai décidé de ne pas aller à la conférence de presse (après Rome-Milan, ndlr), c’était précisément dans ce but ».
« Et je le dis sans problème : c’est un défi pour moi. Cela dépend aussi des autres, mais j’essaierai de n’avoir aucun problème ».
J’étais un peu perplexe face au match contre Milan, je pensais qu’il se jouerait d’une manière différente : j’ai vu une Roma qui a attendu longtemps, qui s’est abaissé à 5, peut-être pour ne pas se retrouver exposée avec ses attaquants. Je me demandais : quel a été le moment de la préparation de ce match où Mourinho a décidé d’affronter Milan de cette façon. Avez-vous des regrets sur ce choix ?
« Une chose importante dans la formule du succès est de ne pas avoir l’impression que les gens sont moins capables que soi. C’est important. Écoutez ceux qui en savent plus que vous, écoutez ceux qui peuvent vous aider à réfléchir, ou ceux qui n’en savent pas plus que vous mais qui sont aussi avec vous au quotidien. Et je pense au staff, qui est très important pour moi. Mais avec quelqu’un qui ne s’est jamais assis sur un vrai banc, pendant des centaines d’heures, avec quelqu’un qui n’a jamais préparé des courses de ce niveau… Je ne me sens vraiment pas à l’aise pour discuter de certaines choses ».