Ranieri s’exprime sur son retour à Rome, Friedkin, le systeme de jeu, Dybala, Totti, De Rossi, Hummels… et nous fait une promesse pour Angelino.
Claudio Ranieri a été présenté ce vendredi 15 novembre 2024 aux journalistes pour sa toute première conférence de presse à la tete de la Roma 2024-25. Voici ses mots.
« Avant de commencer et de répondre à vos questions, je voudrais mettre les points sur les i. J’avais arrêté d’entraîner, et je dois dire que – je ne dis pas ça parce que j’en ai besoin – j’ai eu plus de sollicitations ces derniers mois que lorsque j’ai remporté le championnat avec Leicester. C’est incroyable et c’est la vérité. J’ai toujours refusé, et j’ai dit à quelqu’un « seulement dans deux cas, je pourrai revenir au poste d’entraîneur, soit pour la Roma, soit pour Cagliari » ».
« J’étais super convaincu de partir par choix et de regarder le football avec un autre point de vue. Mais le destin a voulu que je rentre chez moi. Quand je suis revenu à Cagliari, j’ai dit « ma carrière a commencé à Cagliari et elle se terminera à Cagliari ». Évidemment, le destin a voulu que je commence à Rome en tant que joueur et que je finisse à Rome en tant que manager et entraîneur. Je voulais dire cela, pour l’exactitude des choses. Cagliari m’a accueilli comme l’un des leurs, je voulais dire ces choses. Merci ».
Dans une récente interview à Radio Anch’io, vous avez parlé des propriétaires des Giallorossi, exprimant quelques doutes (Società froide, Limogeage de De Rossi incompréhensible NDLR). Avez-vous discuté de ces sujets à Londres avec les Friedkins ? Selon vous, les propriétaires ont-ils admis certaines erreurs ?
« Si vous me connaissez, vous savez que je dis toujours les choses en face. Donc oui, je l’ai dit au président. Et je dois être honnête, ce qu’il m’a répondu m’a laissé sans voix : le bien qu’il veut pour cette équipe, cette ville, ce club. Et pas uniquement parce que c’est son club… Il m’a dit : je ne peux pas faire le tour et voir Rome caput mundi, au centre du monde, avec une équipe qui ne va pas bien. Il sait qu’il a dépensé beaucoup d’argent, mais qu’il n’a pas encore réussi à réaliser ce qu’il compte faire. Et c’est pour ça qu’il m’a pris. Maintenant c’est à moi de jouer, avec mon expérience, et avec ma façon de faire les choses. J’espère réussir dans le mandat qui m’a été confié. Quand il a prononcé ces mots, je n’ai pu dire que oui. Je le remercie car il m’a ramené à la maison mère, je le remercie car les tifosi savent que si je dis A, je ferai alors tout pour avoir A. Il ne faut pas tourner autour du pot. C’est ce que j’ai envie de vous dire, ainsi qu’à tout le monde ».
Le mister a également ajouté une précision à une réponse donnée par DS Ghisolfi, sur la structure de l’entreprise : « Nous avons l’habitude de voir les choses de manière pyramidale, les Américains ou la famille Friedkin les voient de manière horizontale, collégiale. Par conséquent, les décisions qui seront prises le seront pour le bien de tous. Nous travaillons tous pour amener la Roma là où elle doit être, là où rêvent nos fans.
J’ai dit au président : « vous avez dépensé beaucoup d’argent ». Et j’ai ajouté : « Mais pourquoi n’em parlez vous pas ? Si vous le dites, la ville vous aimera ». Et il m’a répondu : « chaque chose en son temps ». Maintenant, bien sûr, il est choqué… Mettre beaucoup d’argent et n’obtenir aucun résultat. Il s’est trompé sur certaines personnes, mais également sur quelque chose d’autre. Bien sûr que quelqehcose s’est mal passé. Espérons que les choses se passent bien maintenant. Je l’espère, d’abord en tant que tifoso, mais également en tant que personne qui est à l’intérieur de ce club en tant que manager et entraîneur. Je veux aider Florent et tous les autres à faire avancer les choses dans le bon sens ».
Au cours de votre carrière, vous avez utilisé tous les systèmes de jeu, même à Cagliari vous avez souvent proposé la défense à trois. Quel est le meilleur système pour cette équipe ?
« Je crois qu’un système de base n’existe plus, sauf pour les équipes avec des entraîneurs qui sont là depuis de nombreuses années. Gasperini lui-même ne joue plus uniquement avec une défense à trois. Et il est là depuis neuf ans. Tous les entraîneurs tentent d’apporter des changements pendant le match pour ruiner les plans de leurs adversaires. Maintenant, si je vous disais « je jouerai d’une manière ou d’une autre », je ne serais pas honnête avec moi-même, avec vous et avec les tifosi. Je dois voir d’abord qui sera en forme, selon ma façon de voir le football, ensuite je choisirai s’il conviendra de jouer à 3, 4, 5 ».
« Ce n’est pas une question de systeme, c’est une question de joueurs, une question d’avoir des joueurs qui ont envie de cracher du sang sur la durée, même quand ça tourne mal, je ne veux pas qu’ils lâchent un pouce. Je suis d’abord tifoso puis coach. Quand je suis parti, j’ai dit : « Je suis le plus grand fan de tous les fans. » J’ai gagné 3-0 à Gênes, j’ai perdu 4-3. Je suis entré dans le vestiaire, j’ai dit : « Messieurs, au revoir« . C’est pourquoi je dis aux fans, restez près de nous ».
« En tant qu’ancien joueur, en tant qu’athlète, jouer à la maison avec le public qui vous hue est la chose la plus difficile qui puisse être. Parce quand tu joue à l’extérieur, les autres te huent, ils te font payer encore plus. Mais tes tifosi… qui étaient, à juste titre, mécontents. Et je vais vous dire une chose, ils ont toujours fait beaucoup d’efforts, ils y mettaient tout, mais parfois, ils courraient dans le vide. Ils ont tout mis dedans, mais les choses n’ont pas abouti. Est-ce que c’est de la malchance ? Je ne sais pas. Je crois en la chance, si vous allez la chercher, transpirez. Cela peut mal tourner une fois, mal deux fois, trois fois. Mais si vous persistez, la chance finira par tourner. Je veux une équipe, et un public, soudé ».
« Nous sommes tous une famille. Club, direction, entraîneurs, joueurs, magasiniers, personnel médical, tout le monde, depuis ceux qui s’occupent des terrains. J’ai fait un discours à tout le monde, il faut qu’ils m’aident le plus possible. Je n’ai pas le temps de faire des erreurs, je ne peux pas en faire. Ici, nous commençons et nous avons déjà trois matchs, l’un meilleur que l’autre. Je dois faire en sorte que les tifosi viennent et repartent avec « oh, au moins nous avons essayé » si les choses tournent mal. Nous nous sommes battus jusqu’à la dernière seconde, puis les choses se sont passées comme ça, mais ils doivent quitter le terrain fiers de l’équipe. C’est ce que j’ai envie de promettre aux fans et à moi-même ».
Quel est l’objectif cette saison ? Et concernant le rôle de dirigeant, pouvez-vous préciser de quoi il s’agira ?
« Le but est d’essayer de faire de son mieux. En plus du contrat, j’ai des bonus en fonction des objectifs atteints, donc tous les objectifs possibles sont visés. Quand j’étais à Leicester, j’avais aussi pour objectif de remporter le championnat, réfléchissez-y… Une équipe qu’il fallait sauver… c’est logique que je me fixe tous mes objectifs, je ne veux m’exclure de rien. Je connais les difficultés, mais je suis une personne positive. Je ne regarde pas « Ma Roma, ce qui s’est passé, ce qui ne s’est pas passé ». Je donne toujours tout, j’étais comme ça même en tant que joueur, je savais que je pouvais bien ou mal jouer, mais je devais tout donner sur le terrain ».
« Il y a des personnes ici qui font des voyages incroyables. J’ai découvert l’autre jour, alors que j’étais à Cagliari pour les 80 ans de Gigi Riva, je disais que j’avais découvert trois fans revenant de Belgique et qui se trouvaient à Cagliari. Je leur ai dit : « Mon Dieu, quel voyage vous avez fait… ». Puis de Cagliari à Rome. Ils m’ont dit : « Mister, c’était une escale pour dépenser moins ». Il y a des gens qui font vraiment d’énormes sacrifices et quand on entre sur le terrain, il faut le ressentir aussi ».
« Concernant le rôle de dirigeant, je suis l’homme proche de la famille Friedkin. Nous évaluerons, nous verrons et ensuite nous essaierons de faire le moins d’erreurs possible. N’oubliez pas que seuls ceux qui essaient font des erreurs. Sur un bel immeuble de Florence, il est écrit : « Plus facile de critiquer que de faire ». Nous essaierons de faire, nous serons critiqués, mais en essayant de faire les choses dans le bon sens. C’est ce qu’on m’a demandé. Nous avons besoin d’une personne connue, qui connaît le football, pour garantir que la Roma reste toujours aux premières places. Ensuite, vous pouvez finir premier, deuxième, troisième, quatrième, parce que le championnat est comme ça, mais le président veut une équipe, un club sérieux. Il a fait beaucoup de changements, j’ai vu Trigoria, je ne l’ai pas reconnue. Il fait de bonnes choses, soyons réalistes. Concernant l’équipe : l’équipe est la chose la plus importante. Je lui ai dit : « Tu peux tout faire », mais l’équipe est la carte de visite. Rome est connue dans le monde entier et il veut que Rome soit également connue du point de vue du football ».
L’un de vos projets est-il de ramener à la maison un héritage comme celui de Francesco Totti ?
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