Serie A à 18 clubs : les 4 favorables ne s’avouent pas vaincus.

Lundi 12 janvier 2024 a eu lieu le vote pour un passage de la Serie A à 18 équipes au lieu de 20. Un vote qui s’est soldé par la victoire du non, mais les favorables à la réduction à 18 n’ont pas dit leur dernier mot.

Victoire écrasante du non.

Sur les 20 clubs participant au vote, seul 4 ont été en faveur d’une réduction à 18 équipes : Juventus – AS Roma – Inter et Milan. Les 16 autres souhaitant rester à 20 équipes.


Pourquoi un passage à 18 ?

La décision de demander une réduction du nombre d’équipes et donc de matchs (34 journées au lieu de 38 pour la Serie A) vient d’une thématique purement sportive et de terrain. En effet, comme le souligne Calcio e Finanza, La coupe du monde des clubs et la nouvelle formule de la Ligue Des Champions. L’Inter par exemple pourrait disputer 70 matchs officiels en 2024-25, ce qui aurait un impact important sur les joueurs mais également un facteur économique non négligeable : si les revenus augmenteraient (compétition supplémentaire, plus de matchs de LDC…), les dépenses augmenteraient également.


Les points en faveur du changement

Paolo Scaroni, président du Milan, s’est exprimé à ce sujet sur Rai Radio 1 :
« Nous, les clubs qui disputons des compétitions internationales, qui comptons de nombreux joueurs appelés par les équipes nationales, nous plaignons du trop grand nombre de matchs. Les footballeurs disputent les coupes d’Europe, les matchs des équipes nationales, la Coupe d’Italie et le championnat. Tout cela conduit à une charge de matchs qui devient insupportable et qui est à l’origine de nombreuses blessures ».

L’objectif est donc d’ avoir à nouveau une Serie A à 18 équipes pour la première fois depuis 20 ans et les quatre ‘grands’gros’ favorable à ce changement feront tout pour y arriver.
Mais, compte tenu de l’écrasante minorité que l’on constate aujourd’hui à la Ligue comme au Conseil fédéral, celà ne dépend pas que d’eux. Les discussions engagées avec la FIGC s’inscrivent donc dans cette perspective, après la rencontre ces derniers jours entre le président Gabriele Gravina avec les hauts dirigeants de l’Inter, de Milan et de la Juve : l’objectif reste celui d’améliorer le football italien, notamment professionnel.


Droit de veto et position des équipes contre.

Tout tourne autour du soi-disant droit de veto, ou plutôt, tel que défini dans la réglementation fédérale comme « accord ». En effet, l’article 27 alinéa de la NOIF précise que le Conseil de la FIGC « coordonne l’activité compétitive déléguée aux Ligues et décide en accord avec les Ligues intéressées, après avoir consulté les composantes techniques, à la majorité des trois quarts des membres ayant le pouvoir ».

L’objectif de supprimer le droit de veto a été indiqué ces derniers mois par le président de la FIGC, Gravina lui-même, comme le principal moyen de sortir de l’ impasse dans laquelle se trouvent les réformes . Ce ne sera pas un chemin facile, d’abord parce qu’il nécessitera la majorité des délégués présents lors de la prochaine assemblée générale prévue le 11 mars (à condition qu’elle se réalise, car les doutes ne manquent pas sur le sujet).

Répartition des délégués et les poids dans l’assemblée ?

  • Serie A : 20 délégués avec un poids de 3,09 chacun et une somme totale de 12 %
  • Série Be : 22 délégués avec un poids de 1,17 chacun et une somme totale de 5 %
  • Lega Pro : 60 délégués avec un poids de 1,46 chacun et une somme totale de 17 %
  • Amateurs : 90 délégués avec un poids de 1,95 chacun et une somme totale de 34 %
  • Footballeurs : 52 délégués avec un poids de 1,98 chacun et une somme totale de 20 %
  • Entraîneurs : 26 délégués avec un poids chacun de 1,98 et une somme totale de 10 %
  • Arbitres : 9 délégués avec un poids de 1,15 chacun et une somme totale de 2%.

Même si l’arrêt du droit d’accord était voté à la majorité des délégués présents, il faudrait alors qu’il soit voté par le Conseil fédéral pour la modification du format des tournois individuels. Mais ce ne sera pas facile, car il s’agit d’un sujet brûlant : le PDG de Monza, Adriano Galliani, l’a également laissé entendre à l’entrée de la réunion d’aujourd’hui. « C’est très grave de demander que la Ligue n’ait plus le droit d’accord, c’est quelque chose qui n’existe dans aucun pays européen – a-t-il expliqué -. On ne sait pas comment quelqu’un peut demander sa suppression. La Serie A à 18 ou 20 est une chose parmi tant d’autres ».

Le soutien des grands à Gravina irait donc dans le sens d’une confirmation de la réunion du 11 mars et ensuite de la recherche d’un plus grand soutien pour tenter de faire adopter la réforme : mais d’un autre côté, les moyens et petits sont déjà en mouvement de guerre, prêt à menacer la FIGC également d’un point de vue juridique si elle voulait aller jusqu’au bout sur la question du droit à l’accord. La partie ne fait que commencer…

Source
Calcio e Finanza

ODDI Stephane

▶ Consultant digital marketing freelance 📝 Créateur et rédacteur du blog AmoRoma.fr & AmoRomaTour.com ⚡ Accrédité AS Roma 📍 Rome depuis 2019 - Originaire d'Avignon (France)

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