Zaniolo : « La Roma restera une blessure. Et sur le 10 de Totti… ».
Parti en février 2023 de l’AS Roma en direction de Galatasaray, Nicolò Zaniolo a été preté cet été à Aston Villa et découvre la Premier League. Extraits de son interview à La Reppublica.
« En Italie, il y a plus de pression des médias et du public qu’en Angleterre. Ici, je peux me promener avec des amis, me promener en famille. En Italie, c’est fatiguant. Je me sens bien ici. Je m’habitue aussi au climat : on se réveille avec la pluie, à trois heures il fait beau, deux heures plus tard il pleut à nouveau ».
Avez-vous été déçu par quelqu’un dans le monde du football ?
« Je ne citerai pas de noms, je n’aime pas les guerres médiatiques. Mais à Rome, les choses auraient pu se terminer différemment. J’éprouve un grand amour pour les tifosi, mes coéquipiers, l’équipe, la ville et c’est réciproque. C’est une grande déception pour moi. J’ai eu ma part de responsabilité, mais les autres aussi. Quand il y a un tel ‘bordel’, cela signifie que tout le monde à sa part de responsabilité. Mais je ne veux pas parler du passé, maintenant je suis en Premier League et je pense à l’avenir ».
Un footballeur n’a-t-il pas de temps pour d’autres activités ?
« Ce n’est pas seulement une question de temps. On ne peut pas utiliser son corps en dehors du terrain : tu aimes la moto ? Tu ne peux pas en faire. Tu aimes le ski ? Tu ne peux pas le pratiquer. S’éloigner du quotidien est difficile, même si vous sortez dîner, vous ne pouvez pas manger comme vous le voudriez, vous devez suivre un régime. La vie d’un footballeur a de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients. Mais c’est ce dont je rêvais quand j’étais enfant, et j’y suis, donc je ne me plains pas ».
Et que faites-vous pendant votre temps libre ?
« Depuis que je suis petit, je joue dans les équipes nationales de jeunes, je n’ai jamais eu beaucoup de temps libre. Le matin, je me réveille à 9h, 9h30 au plus tard. Je vais sur le terrain jusqu’à 13h/13h30. A 14h00, je rentre à la maison. Le soir, je vais de temps en temps prendre un café avec des amis et me promener. Mais la vie en dehors du terrain est plus importante que l’entraînement. Si tu fais une bonne séance d’entraînement, que tu sors tard, dors peu et ne récupère pas correctement, le lendemain tu ne t’entraîneras pas bien ».
Votre carrière a débuté en Ligue des Champions au Bernabeu contre le Real Madrid à 19 ans.
« Réunion vers 11 heures, à la fin, Di Francesco me prend et me dit : « Ês-tu prêt à jouer ? ». Je n’étais pas prêt du tout. Mais j’ai dit : « Oui, bien sûr, je suis prêt ». Puis il m’a dit : « Tu joues au milieu de terrain, tu dois marquer Modric, Bale, Casemiro, attention à Isco… ». Tous des champions avec lesquels j’avais joué sur PlayStation jusqu’à la veille. Quand nous avons quitté le stade, tout le monde chantait à Modric « Ballon d’Or, Ballon d’Or… ». J’ai réalisé à ce moment ce qui venait de se passer ».
Parlons de la finale de Conférence League à Tirana
« Les jours précédents, Mourinho demandait à tout le monde : êtes-vous prêts ? Pour beaucoup, c’était la première finale européenne. Il nous a aidé, il nous a dit que si nous étions arrivés en finale, c’était grâce à tout ce que nous avions fait sur le terrain et que le mérite était le notre. Il nous a donné envie de jouer cette finale ».
Puis vous avez décidé du résultat. On a presque l’impression que vous etes plus performant dans les matchs difficiles…
« Les matchs difficiles se préparent plus facilement. Quand on joue contre une équipe moins forte, sans le faire consciemment, on a un peu moins de concentration. Les matchs difficiles sont différents, vous savez que c’est « le » match. Et là, vous voyez le joueur, ce qu’il peut faire. J’aime jouer ces matchs ».
Vous a-t’on déjà proposé le « 10 » de Totti ?
« Je ne l’aurais jamais accepté : cela vous met une pression inutile. La pression à Rome est là malgré tout, le public veut beaucoup et demande beaucoup : nous savons tous à qui appartenait le maillot et je n’ai même jamais pensé à le prendre ».
Comment vous voyez-vous à 35 ans ?
« J’aimerais gagner un grand tournoi avec l’équipe nationale : un Championnat d’Europe, mais j’espère la Coupe du monde. Et de nombreux trophées, collectifs et personnels. Mais aussi m’amuser et être heureux ».
Qu’avez-vous appris du football ?
« Que le football n’a pas de mémoire. Ça ne sert à rien d’être dans les nuages si tu fais bien, mais aussi d’être découragé si tu fais une erreur dans un match. Etre une idole ou un nul n’est qu’un moment. Quelque chose d’autre compte dans la vie : ma famille, mes amis, mon fils, mes proches ».