Bilan et perspectives – Ce qu’il faut retenir de Roma-Sampdoria…
A l’occasion de son grand retour à la compétition, au terme d’une rencontre à deux visages, la Louve est parvenue à assurer l’essentiel en prenant les 3 points face au Marin doriano de Sir Ranieri. Deux éclairs de génies sauvent la Roma d’un auto-encoublement annoncé. Que faut-il retenir de ce match de reprise où l’excellence a côtoyé des scènes de « film d’horreur » déjà vu mille fois à l’Olimpico…
La grande question était de savoir quelle Roma nous allions découvrir au moment de son retour dans l’arène ? Dès le coup d’envoi, on a rapidement senti une équipe quelque peu crispée face à une Sampdoria beaucoup plus en jambe après son déplacement de dimanche à Milan face à l’Inter.
Comme il était facile de le prévoir, les hommes de Fonseca ont souffert physiquement, au point de ne réussir à élever le rythme de jeu qu’en de rares occasions. La Louve a également balbutié son football tout au long de la rencontre, ne parvenant à se rendre dangereuse que par à-coup ou sur balles arrêtées. Le physique et le manque d’automatismes après un si long arrêt des compétitions ont donc fortement pesé sur le rendement de l’équipe, surtout dans une formation totalement inédite.
« Diawara-horror show »
Beaucoup plus sûre d’elle, la Samp ne va pas manquer de profiter des hésitations du début de rencontre des Giallorossi et de leur incapacité à hausser le rythme.
La défense inédite proposée par Fonseca avec Kolarov et Bruno Peres sur leur côté respectif en complément de Smalling–Ibanez au centre devant Mirante, va avoir du mal à trouver ses marques en début de match. Il en va de même du milieu de terrain pourtant composé de la traditionnelle paire de francophones Diawara–Veretout, juste derrière Pastore avec sa vocation plus offensive. Conséquence directe de cette ensemble quelque peu « chancelant », une balle perdue de Diawara qui se transforme en cadeau pour la Sampdoria qui ne manque pas de transformer l’occasion face à une défense romaine prise au dépourvu…
Quelques instants plus tard, le milieu guinéen se fait encore l’auteur d’une seconde intervention malheureusement qui, encore une fois, aurait pu coûter cher au tableau d’affichage.
Au cours de la première mi-temps, la Roma ne saura répondre que de manière confuse, sans jamais vraiment mettre le portier gênois en danger, preuve d’une entame de match peu convaincante, à une exception près : le chef-d’œuvre « gâché » de Veretout…
Main ou pas main, telle est la question…
Le magnifique but signé par le milieu français constitue l’une des plus belles réalisations de la saison, ne manquait plus qu’il soit accordé par l’arbitre. Et bien non, but annulé pour une « faute de main » de Carles Perez ! Cette décision ne va pas manquer de provoquer l’incompréhension et l’ire des tifosi romanisti au regard des ralentis, le défenseur doriano tirant à bout portant sur le coude (collé au corps) de l’Espagnol. La nouvelle règle dit : « si la balle touche la main (ou le bras) dans la surface, c’est penalty, peu importe si c’est volontaire ou non ». Très bien, dans ce cas, le règlement est respecté à lettre avec la Roma ainsi que de nombreuses « petites cylindrées » de la Serie A, tandis qu’il devient « étrangement » beaucoup plus souple et sujet à discussion avec certaines équipes actuellement placées sur le podium…
Malgré cette décision arbitrale, pour le moins cruelle, conjuguée à une première mi-temps en demi-teinte et un score défavorable à l’heure de la pause, la Roma a néanmoins su ne pas se décourager tout en gardant la tête froide.
Deux éclairs de génie
Après un premier quart d’heure en seconde période aussi insipide que la première mi-temps, Fonseca prend les choses en main en effectuant un triple changement (sur les cinq qui lui sont désormais autorisés). Les entrées simultanées de Pellegrini (pour un Pastore quasi transparent et encore une fois peu inspiré), de Cristante (pour Diawara déboussolé) et de Zappacosta (pour Bruno Peres toujours aussi fou et inconsistant) vont avoir pour effet de « réveiller » un milieu de terrain qui va dès lors donner une nouvelle impulsion et un nouveau visage à l’ensemble de l’équipe.
Le premier effet concret ne va pas tarder à transpercer le « brouillard » ambiant grâce à une passe millimétrée de Pellegrini à l’attention de Dzeko qui égalise d’une magnifique reprise de volée.
Bien que volontaire et galvanisée par l’égalisation, la Roma aura du mal à maintenir un rythme de jeu élevé, s’heurtant à une Sampdoria toujours très compacte et disciplinée, et n’étant dangereuse qu’en de rares occasions (notamment un poteau de Kolarov).
Le but de la délivrance viendra d’un second éclair de génie signé Cristante qui d’une longue passe trouve lui aussi Dzeko qui, d’une nouvelle splendide reprise de volée, signe sa deuxième réussite de la soirée en fin de rencontre, synonyme de victoire romaine.
Ce qu’il faut retenir
- Une équipe chancelante : si personne ne conteste le talent que comporte la Roma, l’équipe reste néanmoins un perpétuel chantier ouvert. Entre blessures et méforme, Fonseca doit pratiquement inventée une nouvelle formation à chaque sortie. Une situation d’autant plus complexe que, comme l’a une nouvelle fois démontrée cette rencontre, la Louve reste fortement dépendante de la présence de 4-5 joueurs indispensables (Dzeko, Pellegrini, Veretout et Smalling notamment).
Des joueurs comme Pastore, Michitaryan, Diawara et Bruno Peres ont une nouvelle fois été incapables d’hausser le niveau de jeu de l’équipe, malgré diverses tentatives.
Le lancement de nouveaux joueurs tel qu’Ibanez est un choix courageux de la part du coach mais qui ne contribue pas, là encore, à stabiliser une équipe en mal de repères et de constance depuis le début de la saison.
- Fragilité physique : la Roma reste une équipe fragile sur le plan physique et le rythme de jeu s’en ressent rapidement, la Louve ne parvenant que rarement « à emballer le match ». Heureusement, pas de blessures à déplorer face à l’équipe de Ranieri.
- Force mentale : malgré un de jeu assez terne et un score défavorable durant plus d’une heure (sans parler du but annulé), l’un des points positifs est que l’équipe a su constamment rester unie décrivant une importante force mentale pour finalement réussir « à passer l’épaule » en toute fin de partie. Cet aspect est à relever car il démontre le grand travail de préparation psychologique effectuée par Fonseca. Cette force sera important pour la suite de la compétition au sein d’une équipe dans laquelle la concurrence et le turn over sont importants dans tous les secteurs de jeu et d’une société où les crises, notamment extra-sportives, ne manquent pas… De plus, le mental sera également primordiale pour conserver concentration et volonté tout au long d’une fin de championnat qui, pour l’heure, voit la Roma faire la course dans un « no man’s land » tant l’Atalanta en point de mire et les poursuivants de la Louve semblent lointains…
- Dzeko impérial : un match, deux buts magnifiques et une victoire à la clé. Un Dzeko qui (enfin) joue à la perfection la partition du centre-avant que l’on attend; celle de peser sur l’ensemble de la défense adverse et de cyniquement concrétiser les unes ou deux occasions de but qui lui incombent au cours de la rencontre… Ses splendides 103ème et 104ème buts sous le maillot giallorosso constituent une magnifique performance des plus réjouissantes. Désormais reste à espérer que l’attaquant bosnien puisse régulièrement les rééditer cet été…
- Retours encourageants : notons encore qu’avec l’entrée de Zappacosta en deuxième mi-temps, la Roma débute le retour de plusieurs de ses pièces maîtresse tenues loin des terrains depuis de nombreux mois, dans l’attente de celui de Zaniolo en juillet.
Quelles perspectives pour la suite ?
L’avenir immédiat, c’est le périlleux déplacement à San Siro de dimanche où la Louve affrontera le Diable milanais. La Roma doit se rendre en Lombardie avec plusieurs objectifs :
- Poursuivre sur sa lancée positive de 9 points en 3 matchs consécutifs et ainsi confirmer sa victoire face à la Samp.
- Gagner à Milan (ce qui est toujours une victoire de prestige) pour continuer à maintenir la pression sur une Atalanta qui, pour l’heure, semble impossible à rattraper…
- Accroître « sa confiance en soi » et la cohésion d’équipe,
- Permettre à Fonseca de parfaitement tenir ses joueurs et de continuer à garder la confiance de l’équipe (et des tifosi),
- Ne pas laisser ses poursuivants (dont le Milan fait partie) revenir sur elle.
La grande victoire de l’Atalanta sur la Lazio sur le score de 3-2 (après avoir été menée 0-2) démontre, une fois encore, la grande force de l’équipe bergamasque et que les portes de la Champions League vont difficilement pouvoir s’ouvrir via le championnat pour la Roma. Prendre confiance en enchaînant les bons résultats doit donc également servir à trouver une Louve prête se réengager, début août, dans les meilleures conditions possibles dans la campagne européenne. Rappelons qu’un triomphe en Europa League est synonyme de qualification à la plus prestigieuse des compétitions européennes, outre la conquête d’un trophée (après lequel la Roma court désormais depuis plus d’une décennie)…