Dybala : « Porter le 10 de la Roma ? Ne jamais dire jamais – Mourinho est un roi ».
Paulo Dybala a accordé une longue interview à Diletta Leotta pour DAZN. Voici la traduction en français.
Avais tu déjà visité le Colisée ?
« C’est un endroit unique. J’y étais déjà allé quelques soirs avec mes amis. Il y avait évidemment moins de monde ».
Les romains t’ont déjà donné un surnom ?
« Pas que je sache. Mon meilleur ami m’appelle grosse tête. La Joya est le plus utilisé, mais mes amis m’appellent Paulo. Certains m’appellent aussi picciriddu, les fans de Palermo évidemment. Même ma mère me le dit parfois, c’est beau ».
Cela signifie quoi être champion du monde ?
« Pour un joueur, c’est le graal. La façon dont le football est vécu en Argentine est unique. Quand je suis seul, je revois des images et je frissonne, ce sont des choses qui restent ».
Tu as appris à parler un peu romain ?
« Quelques mots, mais pas beaucoup. Le ‘Daje’, qu’on m’a dit tout de suite. On me dit toujours ‘Ao’, mais rien d’autre. Les gens ici sont très chaleureux, ils m’ont toujours fait ressentir cette chaleur même lors de ma présentation au Colisée carré, c’était dingue. J’avais demandé au mister de venir avec moi mais il m’avait répondu que c’était mon moment, mon spectacle. C’était tant d’émotion ! ».
L’hymne de la Roma ?
« Entendre l’hymne est unique. Il y a eu un match où nous devions faire une minute de silence et l’hymne n’était pas encore terminé. L’arbitre nous a alors dit d’attendre que l’hymne se termine : c’est comme un opéra vivant ».
Les tifosi ?
« Ils sont spéciaux. Ils vivent presque pour le football. Quand tu viens à Rome en tant qu’adversaire, tu le ressent, mais c’est différent de l’intérieur. Les tifosi me remercient toujours d’être venu et parfois je me demande si ce n’est pas trop. Quand je rentre chez moi, je me demande si je le mérite, j’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même ».
Ta passion pour Rome ?
« L’histoire du Dybala Masque est née ici au Colisée. Le masque que les gladiateurs portaient avant de combattre. J’ai dû sortir d’un moment difficile, et j’ai pensé à cette célébration la première fois contre l’Atalanta. Enfant, j’ai beaucoup regardé de films sur Rome, la ville et son histoire. J’ai dû voir le film Gladiator 20 fois. Après un moment difficile de ma carrière, j’ai pensé à cette célébration. Les gens l’aimaient et donc Je continue à la faire ».
Un geste répété par de nombreux enfants à Rome.
« Les gens ici sont incroyables. Dès le premier jour, ils m’ont fait ressentir cette chaleur. Lorsqu’on m’a contacté et que la possibilité de venir à Rome s’est présentée, je me suis dit : je dois faire quelque chose dans cette ville ».
Le numéro 10 ?
« Le numéro 10 de la Roma sera toujours Francesco Totti. Pour ce qu’à fait Totti ici, il sera toujours le numéro un ou le numéro dix pour le peuple. À la Juventus, le club m’a demandé de porter le numéro 10 et ce fut un immense plaisir. Jamais dire jamais. Evidemment ce serait une responsabilité unique. Mais je suis très content du numéro 21, il m’a donné tellement de joie même si le 10 est un numéro spécial ».
Revenons aux échecs, quel est votre échiquier version Roma ?
« Je pars du cavalier, la seule pièce aux échecs qui peut sauter par-dessus les autres, et à Rome c’est Spinazzola. Le fou c’est Matic pour sa vision du jeu, sa tranquillité pendant les matchs m’impressionne. Alors que nos tours sont Smalling et Abraham ».
L’anglais n’est pas dans un bon moment.
« Tammy est un jeune joueur mais avec beaucoup d’expérience. Il a remporté la Ligue des champions, marqué de nombreux buts importants l’année dernière. Nous pouvons faire beaucoup mieux que nous ne le faisons. Nous apprenons à nous connaître et nous essayons de faire notre au mieux ».
Les pièces les plus importantes manquent. Qui sont le roi et la reine de Rome ?
« Mourinho est notre roi. Mais la reine, c’est toute l’équipe, ne dites pas que c’est moi : je me sens plutôt comme un pion ».
Que signifie Mourinho pour vous ?
« José Mourinho a une image et un pouvoir important pour tout ce qu’il représente dans le monde du football. Ce serait un bon joueur d’échecs. Avant d’arriver ici, nous nous sommes parlé deux fois, il m’a appelé alors que j’étais encore à Turin. J’ai senti avec lui un feeling spécial, c’est difficile dans le monde du foot de trouver quelqu’un qui te dise les choses en face de façon sincère. J’ai une relation directe avec lui. On veut tous les deux le meilleur pour les gens, il a fait l’histoire du foot. Il est très honnête et très bon pour préparer les matchs. Presque tout ce qu’il vous dit, se produit sur le terrain ».
Votre premier contact avec Mourinho a été le « tu es un phénomène » lors de Roma-Juventus 3-4 l’année dernière.
« La première chose qu’il m’a dit quand il m’a appelé, c’est si je me souvenais de ce moment : ça ne m’est jamais arrivé qu’un manager d’une autre équipe fasse une chose pareille pendant un match. Contre Manchester en Ligue des champions, on avait discuté, je suis allé lui dire qu’il n’avait pas besoin de faire ce geste (Mourinho avait mis sa main sur son oreille pour dire qu’il n’entendais pas les sifflets des tifosi de la Juventus) »
Le penalty contre la France ?
« Pour etre honnête, à ce moment-là, j’étais froid. Comme le penalty avait été raté par le joueur français avant moi, je savais déjà où j’allais tirer et j’étais sûr à 100%. Et le ballon est entré »