Francesco Totti se raconte. De super-héros à indésirable, Totti a laissé place à Francesco.

Qu’est-ce qui est vraiment important pour le capitaine historique ? « A part les enfants et la famille, les choses qui comptent vraiment ? La parole donnée. Pas besoin d’une signature, d’un contrat ou d’un avocat. Une poignée de main suffit ». Une interview faite avant la mort de son père Enzo Totti

Traduction extraite de l’article original en Italien disponible sur Vanity Fair

Francesco l’homme, Totti le superhéro ?

« Quand j’entre sur le terrain, Francesco reste dehors et je deviens Totti. Parce que Totti a tout ce dont on a besoin pour y être » raconte le capitaine.

Très peu d’interview en 30 ans. Pour ne pas en dire trop ?

« Je ne suis pas quelqu’un d’égocentrique, quelqu’un qui aime parler, qui rêve d’apparaître ou qui aspire à être devant la caméra comme tant d’autres. Je préfère reculer de trois pas, me cacher, disparaître, si possible. Parce qu’avec moi, il y avait toujours un risque. J’aime plaisanter, ironiser et minimiser, mais derrière une blague, il y a souvent la vérité. Et la vérité, il valait parfois mieux ne pas l’exprimer. Dire ce que je savais, ou ce que je pensais, créerait des problèmes. J’aurais fait seulement du tort ​​à moi-même mais également à la società. J’ai préféré éviter ».
« Pendant des années, entendre tant de fausses choses sur moi m’a fait souffrir. Il y avait des moments où pour réfuter les mensonges qu’ils racontaient dans les journaux, à la radio ou à la télévision, j’aurais fait la guerre. Je suis un sensible. Comme on dit à Rome, « un rosicone » ».

Sa jeunesse

« Quand on est jeune, l’argent change totalement votre vie. Vous commencez à voir grand et trouver un juste milieux est complexe. Le premier gros chèque que j’ai reçu, c’était un vendredi. Trop tard pour pouvoir le déposer à la banque. Nous l’avons couvé en famille, comme un œuf, jusqu’au lundi matin ».

l’Ambition ?

« Je voulais être comme Peppe Giannini, le capitaine de la Roma de ma jeunesse. Je l’ai identifié comme le prince de Rome, le numéro 10 par excellence . Quand ils m’ont appelé en équipe première, j’ai demandé s’il était possible de partager une chambre avec Peppe. Ils me l’ont accordé. C’était un rêve. Là, dans le lit à côté du mien dormait la personne dont j’avais l’affiche dans ma chambre. j’étais impressionné ».

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Son premier but ?

« Je me sentais comme un enfant à qui on donne un circuit électrique automobile. J’avais préparé une célébration sous la tribune sud où j’avais été tant de fois applaudit, mais j’ai marqué sous la nord et je l’ai oublié. C’était un moment de folie heureuse. J’allais à gauche, à droite, j’aurais voulu avoir des ailes à ce moment-là ».

Sur le fait qu’on dise à Rome que c’est lui qui décidait des entraîneurs, du mercato…

« Des conneries. Il n’y a pas un seul coéquipier ou entraîneur parmi les nombreux que j’ai connus qui puisse me dire en face: « Vous avez décidé, vous avez demandé ou vous avez exigé ». Je marcherai toujours avec la tête haute parce que je me suis entraîné sur le terrain et je n’ai jamais dit « jouez comme ceci ou jouez comme cela ». Je n’ai jamais rien demandé, à part pouvoir gagner. C’est vrai, je le voulais. Je voulais des joueurs forts comme Buffon, Thuram et Cannavaro parce que je n’avais aucune envie de regarder les autres faire la fête.  ».

Sur sa retraite ?

« Je savais que tôt ou tard ce moment arriverait, mais je n’ai commencé à envisager cette hypothèse que la dernière année. La saison précédente, j’avais compris qu’ils ne voudraient pas renouveler mon contrat. Cependant, à chaque fois que j’entrais sur le terrain, je changeais le cours du match et je marquais des buts. Après celui avec Torino, où je suis entré à 4 minutes de la fin, j’en ai marqué 2. J’aurais dû me retirer ce soir là, après l’apothéose, comme Ilary me l’a suggéré et j’y ai pensé. Puis, après une nuit blanche, j’ai décidé de continuer ».

Sur sa relation avec Spaletti ?

 « Je veux faire une prémisse. Le mister choisit qui aligner en toute autonomie. Il maîtrise à juste titre les décisions et je ne me suis jamais permis de les remettre en question ou de les contester. Ensuite, il y a un discours d’humanité et là les choses changent. Plus j’essayais, plus il cherchait la rupture, la provocation, la querelle ou le prétexte. J’ai vite compris que dans ces conditions, il serait impossible de continuer. Alors, pour la première fois en 25 ans de Rome, entre janvier et février, j’ai abandonné ». Après avoir risqué d’en venir aux mains à Bergame et sur la possibilité de lui serrer la main aujourd’hui, il répond : « Dans le football vous pouvez vous tromper, nous faisons tous des erreurs. Disons que ça dépendra de mon humeur du jour ».

Sur sa relation avec ses co-équipiers ?

« Certains craignaient la réaction du coach qui aurait pu dire: « Vous êtes avec lui ». Est-ce triste ? Est-ce moche ? Malheureusement c’est une réaction humaine et les relations fraternelles dans le football sont très rares. Cette dernière année, cependant, a été un cauchemar. A cette époque, j’ai commencé à repenser à son comportement au début, quand j’étais le capitaine, le symbole, le joueur incontesté. Et qu’ils puissent me dire : « Tu as quarante ans, écarte-toi, ne me casse pas les couilles », ça m’a fait mal ».

Un jour entraîneur ?

« Ce serait impossible. Je deviendrais fou car je suis quelqu’un qui veut toujours le meilleur et je pense que certaines erreurs en Serie A ne peuvent pas être commises. Je devrais devenir sévère, dur et odieux. Si tu ne nais pas fils de pute, tu ne le deviendras pas ».

une traduction Amoroma.fr de certains passage de l’interview parue sur Vanity Fair

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ODDI Stephane

▶ Consultant digital marketing freelance 📝 Créateur et rédacteur du blog AmoRoma.fr & AmoRomaTour.com ⚡ Accrédité AS Roma 📍 Rome depuis 2019 - Originaire d'Avignon (France)