James Pallotta: « Monchi ne savait pas qui était Zaniolo »

Président de l’AS ROMA de 2012 à 2020, James Pallotta s’est exprimé auprès du journal « The Athletic ».

Sur le partenariat avec Nike 

« A l’époque, Nike avait dit qu’ils nous traiteraient comme ils traiteraient le FC Barcelone. Si vous êtes un idiot comme moi, vous y croyez. Mais ce ne fut pas comme ça ». 

Sur le projet de stade

« Nous avions beaucoup de sponsors qui attendaient, comme Coca-Cola. Nous avions une grande liste de sponsors qui voulaient faire partie du projet. On négociait les droits du naming autour des 15-20 millions d’euros. J’ai reçu une centaine de mails de gens qui me disaient leur impatience de voir le stade construit. On avait même émis l’hypothèse de créer une structure crématoire, une sorte de cimetière où les gens pourraient venir éparpiller des cendres de défunts. Notre stade aurait été la structure la plus utilisée dans le sud de l’Europe. L’Olimpico ne fonctionne pas pour les concerts. Si U2 ou les Rolling Stone y venaient, le coût serait prohibitif parce qu’ils viennent avec presque 100 camions pour leurs tours et le stade les accueillerait difficilement. Tout devrait rester dehors… ça n’a aucun sens. Et nous ne voulions pas avoir des prix fous pour le stade. Nous avions une énorme possibilité de générer des revenus et franchement tout aurait été intégré dans l’équipe« . 

Sur les médias à Rome 

« Je suis frustré. Les tifosi recevaient des messages contradictoires de la part des radios et journaux. Des messages totalement faux. Ils n’arrêtaient pas de dire que je voulais construire le stade pour me faire de l’argent. Nous avions structuré la holding de façon à séparer stade et équipe. On devait le faire pour éviter la faillite si jamais quelque chose se passait. Tout ce que nous aurions fait pour le stade aurait été à 100% un avantage pour l’équipe. Pratiquement tout les jours j’aurais pu passer mes journées à nier la merde qui sortait tous les jours« .

Sur Monchi 

« Nous nous sommes rencontrés à Londres plusieurs fois. La première fut avec Franco Baldini. Monchi n’était pas dans ma short-list. J’en prends la responsabilité. Under et Kolarov furent de bonnes acquisitions, mais il y a eu des erreurs qui ont coûté. J’étais un bon trader parce que j’ai fait les choses avec ma tête, même si mes analystes disaient des choses contraires. J’ai commis des erreurs mais le but a toujours été de faire toujours mieux que mal. Mais je devais lui faire confiance. Je suis resté là à regarder, ce fut une erreur.  J’aurais du être plus attentif. Plan B? Vous ne pouvez pas avoir de plan B si vous n’avez pas de plan A et je ne pense pas qu’il y ait eu un plan A. Monchi n’a pas accepté d’aide extérieure, après un mois c’était clair. Il sentait qu’il devait prouver que c’était Monchi, qu’il n’écouterait personne et ne considérerait pas nos données. rien. Zéro ».

Sur Zaniolo 

« Son arrivée est à 100% le mérite de Baldini. Franco avait contacté l’Inter et leur avait dit qu’on ne négocierait pas Nainggolan si Zaniolo n’était pas inclus dans le deal. Monchi m’avait demandé qui c’était« .

Sur les adieux de De Rossi

« Qu’est ce que j’étais supposé fairev? Je n’avais aucun avantage à voir deux des plus grandes superstars de tous les temps prendre leur retraite. Avec lui et Totti nous avons fait ce que nous pensions être bon pour l’équipe« . 

photo : ESPN

Sur ce que Totti voulait faire après la retraite

« Au départ, il voulait entraîner. Je lui ai fait comprendre que pour cela, non seulement il devait étudier mais aussi le faire 80 heures par semaine et que je ne comprenais pas pourquoi il voulait faire ça. Nous lui avons amené des professeurs et, assez rapidement, il a décidé que le coaching n’était pas son truc. Je lui ai dit qu’il avait un bon style de vie et que le contrat de 6 ans comme dirigeant, que beaucoup de personnes auraient vu comme excellent financièrement, l’habituerait à un style de vie légèrement différent.
Nous avons parlé de l’impliquer dans le marketing et le parrainage du staff afin qu’il puisse aider à conclure certaines transactions. En tant que directeur technique possible, il avait quelques contributions, et nous voulions vraiment qu’il en ait encore plus. Nous l’avons invité à plusieurs reprises à Boston pour des réunions, à Nantucket, à Londres ».

Sur ses absences de Rome

« Certaines personnes pensent que parce que je n’étais pas au stade chaque semaine ou que je ne voyais pas l’entraînement tous les jours, je ne travaillais pas pour la Roma. Demandez aux cadres qui ont travaillé pour moi, beaucoup voulaient que je ralentisse, mais ce n’est pas une chose pour moi. Je me demandais pourquoi tu dois y aller et entendre cette merde ? Ce n’est pas agréable. Il fut un temps où je me demandais pourquoi je l’avais fait. Maintenant, je réfléchis à mon temps dans le club et interagis avec les fans sur Twitter. Une de mes frustrations est que certaines personnes ne réalisent pas à quel point j’aimais les Roma, à quel point nous avons travaillé dur pour les amener au succès et combien de temps nous avons passé à faire fonctionner les choses ».

Antonino

⚖️ Avocat (Belgique)⚖️ | 🐺 CM @AsRomaFrancophone depuis 2013 🐺 |