Milan-Roma – Chronique d’un pathétique et récurrent naufrage collectif

Milan Roma
photo : Vivoperlei.calciomercato.com

Au-delà de toutes autres considérations, à l’occasion de son déplacement à San Siro face au Milan, la Roma était avant tout appelée à confirmer sa difficile victoire de mercredi face à la Sampdoria. Non seulement les attentes n’ont pas été satisfaites (et c’est peu dire), mais plus grave encore, la Louve a certainement réalisé sa pire sortie depuis le début de la saison, présentant une prestation totalement indigne d’un club de football professionnel ! Et comme si cela n’était pas assez dramatique, ce nouveau naufrage collectif a un très fort sentiment de déjà vu et revu…

Inutile de se le cacher, il n’y a rien à sauver du match réalisé par la Louve face au Diable milanais ! Deux belles triangulations dans le milieu de terrain adverse et un coup de tête décroisée de Dzeko à ras du poteau de Donnarumma et puis plus rien ! Le hic c’est qu’à ce moment-là, nous ne sommes qu’à la 25ème minute de jeu ! Au vu de cette « dantesque performance », inutile d’aller plus loin au niveau de l’analyse des prestations tactiques et personnelles (même si Mirante, Mancini, Veretout et Cristante ont certainement été les moins pires), le naufrage étant collectif, le staff (Fonseca, qui n’a réalisé aucun changement pertinent, ayant totalement raté la préparation physique et mentale du match) tout comme les dirigeants (toujours aussi mous, incapables d’avoir une vision et englués dans leur constante guéguerre d’égo) ayant également une grande part de responsabilité dans cette nouvelle débâcle !

Aucune excuse !

Oui il faisait 33 degrés en Lombardie, oui le Milan avait un match de plus dans les jambes et oui les Rossoneri ont eu un jour et demi de « repos » en plus. Mais avant de chercher des excuses, il faut d’une part penser que la température estivale était pesante pour les deux équipes, mais surtout que pour parvenir à faire quelque chose de positif, en football comme dans la vie, la première chose nécessaire est d’avoir envie !!! Cela peut sembler une vérité de la palisse, mais aux vues de la volonté de bien faire de la Roma (nettement en dessous de la barre du zéro) dès son entrée sur le terrain, il ne semble pas inutile de le rappeler (alors qu’elle avait été paradoxalement une de ses grandes forces face à la Samp) ! Elle aurait pu avoir deux semaines de repos de plus que son adversaire du jour, l’équipe capitoline aurait sombré de la même manière !

Volonté de vaincre, mentalité de winner, niak du conquérant, rigueur, motivation et fierté de jouer dans un stade si prestigieux, autant de choses légitiment attendues de la part de sportifs professionnels quelques soit les circonstances, qui plus est, payés des millions d’euros ! Apparemment se sont autant de « dispositions » naturelles qui ont disparu de Trigoria depuis bien longtemps au profit d’autres aspirations telles que « l’autosatisfaction démesurée à très court terme et la Dolce Vita ».
Le résultat de cette mentalité de touriste est sous les yeux de tous…

Cela est d’autant plus rageant que le Milan n’était de loin pas supérieur à la Roma, bien au contraire et que ce match ne demandait même pas une performance physique hors norme, mais juste de la rigueur, de l’envie et d’être un peu malin. Tout ce qui, encore une fois, a manqué à la Louve au contraire des Rossoneri.

Milan Roma
Photo : italia360football.com

Un mal très profond

Comme déjà énoncé dans de précédents articles (voir notamment Abonnée aux places d’honneur, la Roma est-elle “maudite” ou une éternelle “inachevée” ?), la culture du « moins j’en fais, mieux je me porte » qui sévit à Rome depuis des années est profondément ancrée dans les murs de Trigoria au point de produire de manière régulière des prestations aussi pathétiques que celle de dimanche. Quand on est dorloté à la culture du moindre effort, glorifié juste pour ses performances antérieures (à son arrivée dans la capitale) ou son origine locale, inutile de s’étonner de la constante autosatisfaction surdimensionnée qui règne sur les bords du Tibre, mais surtout qui ne mène strictement à rien en termes de résultats outre la dépression et l’incompréhension des tifosi romanisti…

Sans vouloir les enfoncer plus que d’autres, les exemples de Dzeko et Pellegrini sont très révélateurs du phénomène : encensés à Rome pour une ou deux bonnes prestations, jolis gestes et quelques buts, c’est-à-dire sur rien de bien concret ou presque, ils sont traités comme des « héros et/ou des sauveurs de la patrie », alors qu’autant l’un que l’autre sont incapables de redresser « la barre de l’équipe lorsqu’elle prend l’eau » (Pellegrini est d’ailleurs que très rarement au rendez-vous dans les rencontres et moments décisifs)… Dans la même dynamique, Zaniolo, lui aussi déifié et désormais attendu comme le messie, ne pourra rien faire de plus que de s’engluer dans l’apathie générale créé par la culture qui règne au sein du club.

Changer de mentalité pour grandir

C’est donc ultra satisfaite de sa victoire face à la Samp (qu’elle ne doit non pas à sa supériorité ou son jeu mais uniquement à deux éclairs de génie) que la Roma s’est présentée dans la capitale lombarde « la fleur au fusil », imbue de ses trois bons résultats précédents, pensant qu’avec un minimum d’efforts (c’est vraiment le cas de le dire) elle allait sans problème bousculer le « petit » Milan. Et bien non, comme d’habitude, au lieu de confirmer et d’avoir la volonté de « grandir », c’est « le syndrome de l’auto-encoublement » qui refait surface pour ne surtout pas faillir à sa ligne du moindre effort !

Une dynamique vue et revue mille fois par les supporters de la Louve qui ne cessent de se demander ce qu’ils ont pu faire de mal pour mériter ça ?! Ce pénible constat est d’autant plus vrai qu’encore une fois, les hommes changent, mais les résultats restent dramatiquement toujours les mêmes…

Milan Roma
AC Milan 2 – 0 AS Roma

Si la Roma espère devenir un véritable grand club à l’image de son adversaire du jour, elle doit avant toute chose changer de mentalité !
Le talent sportif a rarement fait défaut à Trigoria, mais la volonté de vaincre presque toujours. Devenir grand, ce n’est pas gagner quelques matchs d’affiler ou réaliser quelques bonnes prestations. Devenir grand, c’est avoir envie de faire de son mieux à chaque rencontre, courir un marathon de 38 rencontres, confirmer les bonnes prestations match après match et surtout se remettre en question après chaque contre-performance ! Autant d’éléments présents à la Roma qu’en de rares périodes au cours des 25 dernières années…

Et maintenant ?

Après le naufrage milanais, désormais qu’attendre de la Roma pour la suite ? A vrai dire, plus grand-chose avec une telle absence de volonté, l’Atalanta s’éloignant toujours plus et les poursuivants directs semblant animés d’une envie bien supérieure à celle de la Louve.

Il reste donc à utiliser les matchs de championnat restant comme une sorte « phase préparatoire » pour (enfin) trouver le bon équilibre et redémarrer l’Europa League dans les meilleures conditions possibles au mois d’août prochain. L’Europe restant désormais l’unique voie possible pour tenter de sauver la saison…

Milan Roma
Paulo Fonseca

Quant aux tifosi romanisti, ils peuvent toujours espérer que la Roma tirera les leçons de cet énième échec, mais au vu de l’histoire récente, cela revient surtout à tenter de faire un trou dans l’eau (en attendant le prochain auto-sabordement)…

101% Romanista

🖊Rédacteur et historien 📜 🐺 Romanista depuis plus de 3 décennies ❤️💛 🎙 Chroniqueur passionné sur Roma Locuta

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