Mourinho : « Smalling n’est pas joueur qui sait jouer avec la douleur. Et concernant Renato… ».

José Mourinho s’est exprimé en conférence de presse à la veille de la réception de l’Udinese à l’Olimicpo ce 26 novembre 2023. Match qui débutera à 18h00 pour le compte de la 13ème journée de Serie A.

L’Udinese a marqué des points lors des 6 dernières journées de Serie A. Est-ce une équipe difficile à affronter en raison de son physique et de son intensité ? À cet égard, le retour à la de Lorenzo Pellegrini sera-t-il important pour la possession du ballon ?

« La qualité de notre possession collective du ballon est importante. L’important sera de faire attention à leurs contre-attaques, ils ont des joueurs très rapides qui jouent avec une intensité très très haute ».

« Évidemment, si on perd le ballon dans une zone dangereuse, on est plus ouvert. Notre équipe s’est améliorée dans cet aspect. Elle tient plus le ballon qu’avant, Lorenzo est toujours un joueur important pour nous. Mais je regarde l’Udinese avec toutes ces difficultés dont vous avez parlé. Ils ont tout, ils sont également forts sur coups de pieds arretés ».

« Ils ont des joueurs qui les tirent bien, Samardzic, Walace, des joueurs qui finissent de l’extérieur. C’est une super équipe. Je ne regarde pas les classements pour définir la difficulté du match. Ce sera un match vraiment difficile pour moi ».


Dans quelle mesure l’Udinese a-t-il changé par rapport à l’année dernière ?

« Écoutez, l’Udinese a perdu des joueurs importants qui peuvent être pris en compte pour eux, mais nous savons ce qu’est l’Udinese : le groupe, les personnes qui dirigent et qui ont une grande expérience du football ».

« Il n’est pas difficile pour eux de trouver des solutions après la vente d’un joueur, comme cela s’est produit avec Beto et Becao. C’est une équipe qui a ce potentiel. Ils prennent Kabasele, qui a de nombreuses années d’expérience en Premier League. Ils ont des latéraux rapides et agressifs qui poussent et ont des jambes ».

« Ils n’ont pas laissé partir Pereyra, qui est pour eux plus qu’un simple joueur. Il sait jouer à tous les postes, ce sont des gens très intelligents, avec beaucoup d’expérience dans la gestion d’un club de football. Et l’Udinese est toujours l’Udinese même s’ils aiment toujours gagner de l’argent pendant l’été ».


52 matchs manqués au total pour tous les joueurs blessés cette saison, en 16 matches au total. Vous avez souvent évoqué les antécédents médicaux des joueurs. Parmi eux, il y a Smalling qui en a raté 13 sur 16. A quel stade en est la récupération du défenseur ? Et qu’en pensez-vous ? L’inflammation est là, on ne sait pas comment la surmonter à ce stade. Attendez-vous également plus du joueur, qu’il puisse serrer les dents afin qu’il puisse revenir avant 2024 ?

«  Vous avez ce chiffre que nous avons aussi. Mais, sur les 52 match que vous avez évoqués, la plupart se concentre sur 2-3-4 joueurs maximum ».

« Il y a des joueurs que je n’ai jamais perdus un seul match à cause d’une blessure. De quels joueurs s’agit-il ? Des joueurs qui ont des antécédents médicaux vierges. Qui ont peut-être des blessures occasionnelles, qui peuvent arriver au cours d’une saison, mais ce sont des joueurs comme Cristante, Mancini, Rui Patricio, Bove, ce type de joueur n’est pas dans le groupe des 52 matchs ».

« Dans le groupe des 52, il y a Smalling, Renato Sanches, Pellegrini à moindre mesure, Dybala et Spinazzola. Et nous le savons, les joueurs sont des professionnels, ils font tout pour aller bien, même dans leur vie privée ».

«  Nous les coachs, les récupérateurs, les préparateurs, le service médical, travaillons beaucoup ensemble. Souvent, une personne peut penser : l’a formation’entrainement dure deux heures, deux heures et demie, que font-ils les 15 autres heures par jour ? Nous travaillons sur beaucoup de choses variables. Et nous pensons tous que nous faisons un excellent travail pour essayer de l’améliorer ».

« Dans le cas précis de Smalling, la blessure existe. Il y a des personnes normales, comme nous, et non des sportifs de haut niveau, qui ont une plus grande capacité à tolérer la douleur. Peut-être que j’arrive à dormir avec une douleur dentaire, et peut-être que toi non. C’est un peu ça ».

« Smalling n’est pas un garçon qui sait jouer avec la douleurMais sa blessure est difficile, c’est vraiment difficile. C’est une grande frustration pour moi, car c’est exactement là où nous avons le plus besoin d’un joueur comme lui. Mais c’est comme ça, il faut être patient. Nous verrons quand il reviendra ».

« La semaine dernière, il n’a pas passé une minute en dehors du service médical. Il n’est pas dans cette situation où il se situe quelque part entre le service médical, le staff technique, l’intérieur ou l’extérieur. Il ne sait même pas s’il fait froid ou s’il y a du vent car il n’est pas sorti depuis longtemps. C’est pour ça qu’il est en retard. Mais c’est la première semaine où il n’y a pas de douleur ».

« Le plan est qu’il puisse enfin entrer sur le terrain la semaine prochaine. Sur le terrain avec qui ? Pas avec moi. Il pourra aller sur le terrain avec les récupérateurs, avec les préparateurs. Il est en retard, je n’attends pas Smalling dans les deux ou trois prochaines semaines ».


L’attendez-vous sur le terrain avant 2024 ?

« N… Espérons, voyons ». 


Je voulais parler d’empathie, vous en parlez souvent, vous en avez parlé aussi dans la dernière interview. Compte tenu de votre expérience professionnelle, est-il nécessaire d’avoir de l’empathie avec les propiétaires ? À cet égard, avez-vous de l’empathie avec les Friedkins ? Ou est-il nécessaire d’avoir de l’empathie uniquement avec l’équipe ?

« Cela dépend de la façon dont vous voyez les choses. Avec l’équipe, vous travaillez chaque jour, chaque minute, vous voyagez ensemble. C’est un peu comme la famille, s’il n’y a pas d’empathie avec la famille, que fait-on ? Il peut devenir difficile dans ce cas de passer du temps avec votre famille ».

« Les joueurs sont ceux qui sont les plus proches de l’entraîneur et vice versa. C’est ce qu’on peut appeler l’empathie fonctionnelle. Créer de l’empathie dans le travail, donner du rythme et de la qualité au travail, à la relation directe ».

« Avec la propriété, c’est une situation différente pour moi parce que je suis ici, la propriété est là-bas (Mourinho indique avec ses mains qu’il est à un étage inférieur, ndlr) ».

« Je dis toujours que je suis payé pour ne pas créer de problèmes à la propriété, cela signifie que la propriété doit faire confiance en mon travail et avoir le temps de se diversifier. Car, comme vous le savez, ce n’est pas seulement le cas de la famille et du groupe Friedkin, comme beaucoup appartenant à de nombreux clubs, leur vie professionnelle est diversifiée ».

« L’autre jour, on m’a posé une question, j’ai compris que la question était un peu trompeuse, c’est-à-dire à quand remonte la dernière fois que j’ai parlé à Monsieur Friedkin et à Ryan. Si vous me posez la question aujourd’hui, la dernière fois que je leur ai parlé, c’était hier. J’ai dit à Aurelio Capaldi il y a quelques jours, à vous je dis hier ».


Vous n’avez pas parlé de contrat hier ?

« Non ».


Lors de votre longue interview sur Rai, j’ai été très frappé par ce que vous disiez sur votre relation personnelle avec les tifosi. Ici, je vous le demande, puisqu’il y aura deux mois importants pour donner du sens à cette saison, pensez-vous que le moment est venu pour l’équipe de répondre aux 60 000 toujours présents à l’Olimpico et aux supporters toujours présents lors des matchs à l’extérieur ? Et comme vous avez dit que les supporters donnent, donnent toujours à l’équipe, il m’a semblé que dans ce cas, l’équipe donne moins en retour qu’elle ne peut le faire.

« Je ne suis pas sûr qu’elle ait donné moins que ce qu »il’elle pouvait donner, mais je suis d’accord que nous devons donner plus. Nous devons donner davantage dans le sens de la compréhension et je pense qu’ils comprennent. Je ne me lasse pas de parler de ça. Avec ce type de supporters et de clubs, vous n’avez pas à imposer de limites à ce que vous pouvez donner ».

« Il faut toujours donner plus. Oui, nous avons eu des résultats négatifs. Oui, nous avons eu des performances négatives. Un manque de professionnalisme cependant jamais. Et du manque de respect envers les gens, jamais. C’est une chose que j’ai fini de vous dire, une autre chose est de donner quelque chose de plus. Et nous devons donner quelque chose de plus. Je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce point, nous devons donner quelque chose de plus ».

« Dans les matchs à domicile, nous y parvenons généralement, même dans des difficultés extrêmes, à la dernière minute, nous y parvenons. À l’extérieur, nous manquons un peu de la mentalité que j’ai vraiment apprécié avoir dans ma carrière. Autrement dit, appréciant l’antagonisme de jouer à l’extérieur, l’équipe que j’avais, j’aimais plus jouer à l’extérieur qu’à la maison. Avec une bande de bandits, j’allais dehors et je profitais de l’antagonisme de jouer dehors ».

« Je pense qu’en tant qu’équipe, nous n’aimons pas beaucoup jouer à l’extérieur. Il y a des gens qui aiment davantage le confort de la maison. Et quand il sort, sa mère lui manque, son père lui manque, sa grand-mère qui fait le dessert. Et quand vous partez loin de chez vous, cela vous manque tellement et vous voulez rentrer chez vous ».

« Nous avons un peu de ça ici, de partir loin de chez nous et de ne pas profiter de ce sentiment là-bas. J’ai eu des équipes de joueurs qui, à l’intérieur du bus, provoquaient les gens à l’extérieur. Avant d’arriver au stade, ils ont provoqué l’excitation des gens à l’extérieur ».

« J’avais ce type d’équipe, avec ce type de personnalité. Il faut aussi s’améliorer à ce niveau car à l’extérieur on peut faire un excellent match et un excellent résultat, mais il arrive qu’on perde à l’extérieur contre le Slavia, contre Ludogorets, contre Bodo, ou même en championnat, il faut le faire. Il faut retrouver cette mentalité. Nous en avons besoin. Il y a plus de 60 000 fans à domicile, 1 500 à l’extérieur et ils ont fait un énorme effort pour être là avec vous. Nous devons donner plus ».


Je reviens sur cette question. J’entre dans une sphère qui concerne aussi le jeu de la Roma. L’été, en regardant la construction de l’équipe, je pensais à Smalling avec d’autres défenseurs à proximité, à Paredes au milieu de terrain, à Renato Sanches avec son rythme. Dybala devant, la colonne vertébrale de l’équipe, il me semblait que l’équipe développait différents projets, tenait davantage le ballon. Je me demandais, puisque beaucoup de ces joueurs ne sont pas là, la qualité du jeu baisse inévitablement aussi, c’est naturel que ce soit le cas. Maintenant que Pellegrini est de retour, je ne sais pas comment va Renato, j’espère que Dybala pourra jouer davantage, la qualité du jeu augmentera-t-elle ? Et je voulais savoir si vous ressentez aussi cette corrélation entre ceux qui jouent et ceux qui sont absents.

« Bien sûr. Tu as toujours un projet d’équipe et puis tu luttes quand il n’y a pas de continuité. Je lutte, les joueurs luttent. Je lutte du point de vue de la programmation, à déterminer la direction dans laquelle nous devons aller. Et les joueurs ont du mal à changer de position. Quand Cristante joue ici, là et de nouveau ici. Quand nous avons besoin de ceux qui ne joue pas. Quand Smalling n’est pas là, il n’y a personne d’autre, il n’y a pas Renato ».

« Vous parlez de Paredes et Renato. Si vous mettez d’un côté la qualité organisationnelle de Paredes, de l’autre la qualité technique de Renato dans la progression. Si on met ensemble la très haute intensité de Renato et la plus faible intensité de Paredes, les qualités se compensent et s’égalisent si les deux sont ensemble. S’il n’y en a qu’un, c’est différent. Et il n’y a personne d’autre pour équilibrer. Nous sommes plus forts avec Renato dans les transitions défensives et offensives ».

« Nous sommes meilleurs avec Paredes dans l’organisation du jeu, dans la possession du ballon, dans le contrôle du jeu. Par exemple, contre la Lazio, qui était le dernier match, la Lazio qui est basée sur une philosophie de possession et de contrôle, je pense qu’ils avaient autant ou moins de possession que nous. Mais il a manqué le changement de vitesse, la perforation, car nous avons atteint des zones dangereuses ».

« Nous avons mis plus de pieds dans la surface de la Lazio que la Lazio n’a mis les pieds dans notre surfaceNous avons raté cette explosion là-bas. Et nous devons jouer avec cette chose. Mais je pense que vous avez compris dès le début de la saison que nous voulions aller dans une direction et nous continuons à vouloir y aller. Mais toujours avec ce type de limitation. Vous m’avez posé la question sur Renato. Renato ne sera pas là demain. Si vous me demandez si Renato est blessé aujourd’hui, je vous dirai non. Il n’est pas blessé. Ce qui s’est passé, c’est qu’en deux semaines, au cours desquelles Pellegrini a travaillé très dur pour arriver à la fin des deux semaines dans des conditions optimales ou presque optimales, Renato a interrompu ce processus avec un petit problème qu’il avait eu la semaine dernière ».

« Et il était de retour disponible avec le groupe hier seulement. Un garçon qui a besoin de continuité au travail n’a pas eu de continuité au travail. Et quand fera-t-il ce travail ? Aujourd’hui, demain, lundi (qui est le jour de congé de l’équipe), mardi, essayez d’arriver à jeudi ou dimanche. Et c’est ce type de gestion qu’il faut essayer de faire. Renato n’est donc pas blessé, mais il ne jouera pas demain ».


Sera-t-il sur le banc ?

« Non, parce que s’il va sur le banc, vous allez penser que je suis stupide parce que je ne le laisse pas jouer. Renato est potentiellement un très bon joueur et serait très important pour nous ».


Toujours dans l’entretien avec la Rai, vous avez parlé du manque de protection de l’équipe, un aspect que vous avez également souligné à Budapest. Également à la lumière du récent dialogue avec les propriétaires, avez-vous parlé d’une personne à inclure dans l’entreprise ? Ou bien cette question n’a-t-elle plus été abordée, vous, continuant à s’exposer seul comme vous l’avez souligné par le passé ?

« J’ai des qualités et des défauts. Je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut, mais généralement mes proches savent tout ce que je pense ».

« Je suis comme ça, je ne m’épargne pas les mots, je ne m’épargne pas les critiques, je ne m’épargne pas les éloges, au travail je suis un livre ouvert. Tout le monde sait ce que je pense. Tout le monde sait quand je suis heureux, quand je ne suis pas heureux. Tout est très simple ».

ODDI Stephane

▶ Consultant digital marketing freelance 📝 Créateur et rédacteur du blog AmoRoma.fr & AmoRomaTour.com ⚡ Accrédité AS Roma 📍 Rome depuis 2019 - Originaire d'Avignon (France)