Roma-Parma – Un éclair de lumière dans une nuit noire

Après trois défaites d’affilée, à l’occasion de la rencontre contre l’équipe ducale, le légitime espoir des Romanisti était de voir la Louve (au moins) stopper l’hémorragie : mission remplie ! Néanmoins, si les trois points acquis permettent à la Roma de ne pas se faire distancer par un Milan en état de grâce et le Napoli, pas de quoi s’enthousiasmer pour cette victoire tellement elle fût difficile au terme de 95 minutes de souffrances aussi bien pour les joueurs que les tifosi…

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photo : asroma.com

On pourra dire que le plus important c’était de prendre les trois points, surtout dans une période de crise noire. C’est vrai, de ce point de vue, mission accomplie ! Cela dit, les bonnes nouvelles s’arrêtent là. L’analyse plus détaillée du match de la Roma face au 12ème de la classe nous montre avant tout une équipe en souffrance qui, une fois encore, a montré des limites mentales et physiques indignent d’une équipe de haut de tableau, devant sa victoire surtout aux carences encore plus accrues de son adversaire du jour.

Au petit trot

Comme à son habitude pourrait-on (malheureusement) dire, l’entame de match ne démontre pas une faim viscérale d’arracher la victoire et/ou de se faire pardonner de la série négative alors encore en cours, loin de là. Au contraire, c’est une équipe se déplaçant au petit trot qui s’articule dans un stade Olympique désert dès les premières minutes de la rencontre. Certainement la chaleur… Vous avez dit révolte et volonté de vaincre à tout prix !?

En face, le Parma qui est également aux prises avec de nombreux problèmes notamment au niveau physique, n’en demandait pas temps pour bien débuter le match. L’équipe ducale ne va d’ailleurs pas se priver de prendre l’avantage au terme d’un raide solitaire de Cornelius qui se conclue par un pénalty provoqué par Cristante (version défenseur central en l’absence de Smalling blessé) en tentant de gêner l’attaquant parmesan. Transformé par le Slovaque Kucka, la rencontre se fait déjà en « montée » pour la Louve alors que l’on ne joue que la 9ème minute de jeu

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photo : asroma.com

Contrainte de revenir au score, la Roma ne va pourtant pas hausser le rythme de son jeu pour autant (en est-elle d’ailleurs capable ?). Seule la stratégie du « hérisson » adoptée par le Parma consistant à attendre son adversaire en se repliant en défense pour protéger son avantage (et le cas échéant tenter un contre…) va permettre aux Giallorossi de se créer quelques occasions offensives, pour le moins confuses (vous avez dit préparation tactique !?) dont le point d’orgue sera le poteau sur lequel s’écrase un tir de Pellegrini.

C’est donc au petit trot que, pendant toute la première mi-temps, la Roma va chercher la faille dans le bunker ducal, pour miraculeusement (ou presque) la trouver à la 43ème minute grâce à Mkhitaryan qui signe son second but en trois jours. Fonseca peut souffler, son équipe est parvenue à égaliser avant la mi-temps, mais que ce fut difficile !

Au prix d’absurdes souffrances

La deuxième période va débuter sur le même rythme que la première mi-temps, un point convenant également très bien à l’équipe du Parma.
Heureusement pour la Roma, toujours aussi confuse en phase offensive, la seconde réussite va venir d’un éclair de génie de Veretout qui d’un magnifique et surpuissant tir hors de la surface trompe le gardien adverse.

Désormais dos au mur, les Gialloblu vont hausser le rythme de leur jeu et se porter vers l’avant pour tenter d’arracher au moins le point du nul. Un changement tactique qui va marquer le début d’un véritable calvaire physique conjugué à un pathétique manque de sérénité dans les rangs de la Louve.
Les attaques parmesanes vont faire souffrir la défense romaine jusqu’à la dernière minute de la rencontre, cette dernière ayant mille difficultés à suivre physiquement, sans parler d’une sérénité qui lui fait totalement défaut, ce d’autant plus en l’absence de Smalling.

En termes de carences au niveau mentale, les joueurs offensifs ne sont pas en reste non plus, ceux-ci étant incapables de « tuer » le match (et ainsi soulager une équipe à l’agonie), la jeune garde, par l’intermédiaire de Villar et de Zaniolo entrés en jeu en fin de rencontre, échouant à trois reprises sur autant d’énormes occasions magnifiquement sauvées par le portier gialloblu.

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photo : asroma.com

Un chantier toujours plus colossal

Il n’y avait qu’à voir comment les Giallorossi se sont tous (ou presque) effondrés sur le terrain au moment du coup de sifflet final pour comprendre que « le réservoir » était plus que vide !

Donc oui la Roma a gagné est l’essentiel est bien là ! Mais si elle est parvenue à remporter ce match elle le doit en très grande partie à un adversaire encore plus en difficulté qu’elle et un peu de chance (pénalty non concédé par l’arbitre après avoir visionné les images sur une potentielle faute de main de Cristante à un quart d’heure de la fin) et non pas au jeu produit.

Bien que l’on ait désormais compris que la Roma constitue un chantier perpétuel (cinquième formation différente proposée par Fonseca en autant de rencontres depuis la reprise…) et que malgré une longue liste de joueurs néanmoins peu adaptés aux vrais besoins du coach, le positionnement et les « erreurs » de Cristante en étant la conséquence directe ! On peut quand même se poser de légitimes et inquiétantes questions :

  • Vous avez dit préparation physique (Fonseca ne cesse de dire qu’il n’y a aucun problème de ce côté là…) !? Comment ne pas en douter lorsqu’on voit l’équipe jouer au petit trot, incapable de hausser le rythme ou de prendre le jeu à son compte match après match !? 
  • Vous avez dit préparation tactique !? Lorsqu’on voit la confusion qui règne sur le terrain, notamment en phase offensive, on peut se demander si elle existe vraiment !?
  • Vous avez dit préparation mentale !? Vu le gros manque d’envie, de faim de victoire et de « sérénité » dans les moments clés de la rencontre (autant défensivement qu’offensivement), là encore, on peut se demander comment elle est faite ?

Trois interrogations qui portent avant tout à se poser la question de l’intensité et du mode de travail qui est effectué à Trigoria ? En tout cas les prestations sur le terrain donnent toujours plus l’impression d’un camp de vacances que d’un véritable centre d’entraînement d’une équipe de football professionnelle…

Et maintenant ?

La plus belle chose à retenir de la rencontre est certainement l’hommage rendu à Ennio Morricone : un patch à son effigie imprimée sur les maillots de l’équipe de son cœur conjugué à ses notes de musique jouées à l’entrée des joueurs sur le terrain !

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photo : asroma.com

Pour le reste, l’équipe de Fonseca doit désormais confirmer dès samedi à Brescia pour que sa victoire face au Parma ne soit pas qu’un éclair de lumière dans une nuit noire qui est loin de rassurer. Mais avec la Roma rien n’est moins sûr car tout Romanista et/ou connaisseur de la Louve sait qu’au moment de confirmer une bonne prestation elle a une forte tendance à (auto-) trébucher…

101% Romanista

🖊Rédacteur et historien 📜 🐺 Romanista depuis plus de 3 décennies ❤️💛 🎙 Chroniqueur passionné sur Roma Locuta