Stadio Della Roma – Mais il est où ce stade ?
3021 jours, soit un peu plus de 8 ans, se sont écoulés depuis le lancement du projet du Stadio Della Roma. Bien que tous indiquaient un stade opérationnel pour la saison 2016-17, la réalité romaine à rattrapé les ambitions de Pallotta et consort.
Retour sur un projet semé d’embûches.
Tout commence concrètement en mars 2014, avec la présentation officielle du projet de stadio. Les protagonistes semblent confiants, et nous parlons d’un projet dont la valeur s’estime en milliards de dollars. 6 mois plus tard, la machine démarre avec l’approbation du projet comme « projet d’intérêt public ». Pourtant, tout va se gâter…
Problème n°1 : La phase administrative
A partir de la première approbation, la procédure commence à patiner. Certaines étapes, comme celle du conseil départemental, ne devaient être « que » des formalités, mais se sont transformées en calvaires pour multiples raisons. En vrac, rappelons le changement de Mairies (3 en 7 ans), ce qui oblige chaque fois à redémarrer la procédure, l’excuse qualifiant le terrain de Tor di Valle de « patrimoine historique », ou encore le problème des gratte-ciels servant de bureaux à Pallotta. Bref, vous l’aurez compris, la réalité de la bureaucratie romaine est en train de rattraper tout le monde et il va falloir recommencer, mais tout ne semble pas perdu pour autant.
D’abord devant la Marie, en début d’année 2017. Afin d’obtenir l’accord de la nouvelle Mairie, dirigée par Virginia Raggi, le stade doit être redimensionné en supprimant les gratte-ciels. Suite à cette modification, la Mairie donne son accord, et le projet peut repasser à l’étape suivante: la région. Mais encore une fois, on est loin du compte !
Cette fois, à l’instar du terrain de Tor di Valle, laissé à l’abandon depuis des années, le projet végète de semaines en semaines, obligeant à repousser les échéances de construction. Cette fois, on parle de la saison 2020 ou plus loin. Ce n’est pas tout, d’autres problèmes commencent à apparaitre!
De retour devant la Région, celle-ci traine le pas, et prétend attendre d’obtenir les derniers éléments relatif à la modification du projet (les gratte-ciels) pour se prononcer. Or, elle est supposée déjà connaitre une grosse partie du dossier, pour l’avoir examiné une première fois. De plus, certains membres de la Région ont aussi sous-entendu que ce projet n’est pas une priorité. Il semble que certains ne soient pas pressés de voir le projet se concrétiser. En tête d’affiche, un certain Berdini.
De plus, une autre épine arrive, le casse tête du pont de Trajan. La situation géographique du stade pourrait poser un gros problème d’acheminement, car il n’y a pas de pont qui relie Roma-Fiumicino au stade, ce qui entrainerait un flux massif et une congestion colossale du trafic que la ville n’est pas en mesure de supporter. Le problème semble donc concret dès lors qu’il était déjà présent avant même l’officialisation du projet. Afin de palier ce problème, le projet était censé contenir le fameux « pont de Trajan », qui serait construit dans le prolongement de Roma-Fiumincino et permettrait de décongestionner la ville. Mais quel est le problème, alors? Le pont est vu comme une infrastructure du Stade, il est pensé dans l’intérêt du club (donc, dans un intérêt purement privé) mais serait en même temps financé par des fonds publics. Le pont de Trajan fini par être abandonné.
Une fois de plus, c’est le brouhaha car la région estime le projet pourrait viable sans le pont de Trajan, et pourrait donc être construit, mais pas question de financer un pont avec de l’argent public. De son côté Pallotta a déjà engagé 60 millions d’euro dans le projet, et ne compte pas financer cette infrastructure. La solution la plus viable reste de reconnaitre le pont Trajan comme d’intérêt public (et donc ne faisant plus parti du projet du stade) afin de le financer par le public. Comme vous l’aurez compris, cette solution cache un autre problème: les deux infrastructures, pont et stade, pourraient ne pas être terminés en même temps. Ceci dit, le stade n’est toujours pas en voie de construction.
Problème n°2 : la corruption de juin 2018
Nous sommes en juin 2018 et une bombe médiatique explose : une dizaine de personnes, impliquées de loin dans le projet du stade, sont interpellées par la justice italienne pour plusieurs chefs, notamment association de malfaiteurs, financement illicite, trafic d’influence, etc. Parmi les interpellés on retrouve, entre autre, Luca Parnasi, propriétaire du terrain de Tor di Valle, et Adriano Palozzi, vice président du conseil régional. Il n’en fallait pas plus à l’opposition de la Mairie pour demander la tête de Virginia Raggi et l’abandon du projet du stade. Néanmoins, si le projet n’est finalement pas abandonné, il est totalement bloqué.
A partir de là, les informations deviennent maigres et parfois caricaturales : des rumeurs de reprises du terrain, des rencontres entre le club et la Mairie afin de régler tous les problèmes, etc. Tout le monde est optimiste mais jamais rien ne se passe. Tout les mois nous pouvons lire que « le dossier va se débloquer » ou encore « une bonne nouvelle d’ici la fin d’année ». Par la suite, Mauro Baldissoni, qui a déjà mis la pression sur les instances, nous apprend, en février 2019, que la Marie avait demande à la polytechnique de Turin un rapport sur l’effets des études sur le trafic (étape surtout politique et non juridique) et qu’il manque la conclusion des derniers passages techniques et administratifs. En attendant, Pallotta aurait un accord avec la société détentrice des droits de Tor di Valle pour acheter le terrain, permettant ainsi de sortir du scandale de corruption impliquant Parnasi, mais en aucun cas la Roma.
Encore un problème? La procédure pénale concernant le scandale de corruption du mois de juin continue, et d’autres personnes sont arrêtés. De plus, la police a intercepté une conversation d’un avocat expliquant que le stade : « le stade ne se fera pas. (…) » ou encore que « la Mairie de Rome pense qu’elle n’a pas le choix politiquement, de dire oui au stade, pour qu’on ne dise pas qu’ils disent non à tous les projets (…) ».
Depuis ? Nous en sommes en stand-by. De nombreux journaux confirment que Pallotta discute pour obtenir le terrain de Tor di Valle (pour environ 100 millions) une fois la convention urbanistique du Conseil Communal de Rome approuvée. Ce qui n’est toujours pas le cas en ce 10 mai 2020.
Stadio : Dernières rumeurs en circulation
Depuis décembre 2019, nous savons que James Pallotta discute avec Dan Friedkin pour la vente de la Roma. Ce faisant, des rumeurs disent que La Maire de Roma attendrait la vente du club et la vente du terrain de Tor di Valle pour donner son accord définitif sur le projet du nouveau stade. Si l’espoir était de poser la première pierre en 2020, nous sommes encore loin du compte.
Une chose est sûre, tout le monde est confiant, mais rien ne se passe.