Mourinho : “Je défendrai la Roma, J’ai une dette envers les Tifosi”

Ce jeudi 08 juillet 2021 avait lieu la présentation à la presse de José Mourinho. Présentation qui s’est déroulée depuis la terrasse Caffarelli (Campidoglio).

Traduction en Français : AmoRoma.fr / sources diverse

Les premiers mots du “Special One”

« Tout d’abord je veux et je dois remercier les tifosi pour leur réaction à l’annonce de la Roma qui a été exceptionnelle. J’ai eu le sentiment de n’avoir rien fait pour cela et je me sens redevable, l’accueil a vraiment été émouvant. Pour celà, je dois les remercier en premier. Puis la confiance de la società, les Friedkin, Tiago. Mais l’accueil quand je suis arrivé m’a frappé. Je peux déjà répondre à une question que vous me poserez certainement sur la raison pour laquelle je suis ici : parce que maintenant je suis près de la statue de Marc Aurèle, qui disait ‘rien ne vient de nulle part’. il ne faut jamais oublier le passé du club, l’héritage de ce club. Parfois, le mot temps n’existe pas dans le football, mais il existe maintenant. La società ne veut pas de succès immédiat, mais se concentre sur l’avenir, un avenir durable. Les propriétaires veulent faire quelque chose avec passion. C’est la principale raison pour laquelle je suis ici. Maintenant, il est temps de travailler avec les miens. Mais le concept du mien a changé pour moi, les miens sont ceux qui travaillent avec moi ici. Si vous me demandez si la ville est la raison pour laquelle je suis ici, je réponds que non car je ne suis pas en vacances. L’incroyable lien qu’il y a, comme le nom, les couleurs ou le symbole qui sont des éléments qui se confondent avec la ville sont une responsabilité que je ressens mais je ne suis pas ici en vacances ».

Vous avez dit qu’en Italie, nous sommes fous parce que nous parlons de football toute la journée. Il y a ici cinq radios qui parlent de foot toute la journée. Cette pression a-t-elle été décisive ? ça vous passionne ?

« J’ai dû changer de téléphone trois fois, je ne sais pas comment mais vous trouvez toujours mon numéro. Sérieusement, c’est incroyable parce que pour quelqu’un qui a travaillé en Italie dans le passé, ça m’a manqué. Il y a du travail à faire et nous devons nous concentrer sur nôtre travail dans le club, avec tout le respect que je vous dois. Je ne suis pas une personne agréable dans mon travail, vous le savez, et je serai toujours là pour défendre ce club. A Trigoria, nous pensons ainsi. Nous avoir un travail à faire. ».

Ce soir, que ferez vous en premier à l’entrainement ?

« Apprendre à connaître le groupe, bien sûr. Je ne peux rien changer tant que je ne suis pas conscient de la dynamique du groupe. J’ai évidemment des principes fondamentaux, non négociables. Dans les premiers jours d’entraînement, les joueurs devront comprendre comment on va travailler. Une façon très simple, tout ce qui n’est pas 100%, n’est pas bon. J’ai fait une quarantaine qui m’a permis de rester dans le centre sportif et de voir les personnes qui y sont et de leur parler. Il y avait ce fort sentiment de joie et c’est incroyable. C’est un bon sentiment d’entendre que les gens veulent travailler avec vous ».

Avez-vous vraiment appelé certains joueurs comme les journaux l’ont écrit ?

« Je n’ai parlé à personne. Je dis la vérité et je n’ai parlé à personne, absolument. Je parle avec Tiago, le club, avec différents secteurs du club, mais pour le reste, je n’ai parlé à personne ».

L’Italie a perdu du terrain face à la Premier league et à la Bundesliga. Serait-ce le défi le plus important de votre carrière ?

« Cela peut toujours l’être, mais dans ce cas, c’est évidemment le plus important. Si je ne me trompe pas, beaucoup de joueurs qui jouent en finale (Euro2020 NDLR), jouent en Italie à l’exception de Verratti. Si ce n’est pas le championnat principal à l’extérieur, c’est notre responsabilité. Je ne m’intéresse qu’à la Roma, mais je travaillerai pour le football italien. Si nous pouvons faire et donner quelque chose de plus, nous pouvons et devons le faire ».

Comment avez-vous changé depuis votre départ d’Italie ?

« Si les années ne font pas de nous de meilleurs professionnels, ça veut dire que quelque chose n’a pas marché. Je suis plus mature, mais en même temps l’ADN ne change pas. Je suis ce que je suis dans le bien et le mal, et je suis fondamentalement la même personne. ».

Que pensez-vous de DzekoPellegrini restera-t-il le capitaine ?

« Je ne répondrai pas à cette question, à ce que je fais à l’intérieur. Je serai antipathique, mais je ne réponds pas à ce que je fais. C’est le type de questions que je dois d’abord poser aux joueurs ».

Pendant l’Euro, vous avez observé Cristante et Spinazzola. Quel rôle ces deux joueurs auront-ils dans votre club ?

« Je suis heureux d’avoir ces deux joueurs dans une équipe nationale qui se porte très bien, et ils ont 50% de revenir ici en tant que champions d’Europe. Ce sont mes joueurs, nous sommes contents de cette situation. Cristante est une démonstration de talent, j’ai beaucoup de respect pour lui. Mancini a toute mon estime car dans les moments difficiles, il est toujours là pour aider. Je l’attends à bras ouverts. Sur Spinazzola, c’est une situation difficile pour lui. Mais il est incroyable dans sa joie de vivre et de faire, il arrive au centre d’entraînement avec cette blessure et il semble que rien ne s’est passé. C’est une bonne chose, mais pour nous de ne pas l’avoir à disponibilité pendant aussi longtemps est problématique. Maintenant, nous avons un jeune comme Calafiori qui sera à disposition et qui devra beaucoup travailler. Je m’excuse auprès du directeur, mais nous avons besoin d’un arrière gauche ».

Vous revenez en Italie après onze années. Avec quels sentiments revenez-vous ?

« Je suis l’entraîneur de la Roma et je ne ferai rien d’autre, il y a beaucoup de travail à faire et je dois jouer mon rôle, qui est un travail 24/24h. Ensuite, si nous pouvons donner quelque chose de plus au football italien, nous le ferons. Je ferai n’importe quoi pour défendre les miens, pour chercher des problèmes, non. Je veux prendre du plaisir, nous pouvons tous prendre du plaisir ».

Quelle est votre idée de la victoire ?

« De manière très pragmatique, nous voulons gagner le premier match officiel qui sera probablement en Conference League. Ce club et cette équipe, doivent chaque jour devenir meilleurs. A partir d’aujourd’hui l’objectif est le suivant : chaque jour nous devrons être une meilleure équipe  ».

Vous avez dit être obsédé par la victoire, et que de ne pas gagner était un désastre…

« Non, je ne l’ai pas dit. Je suis victime de ce que pensent de moi les autres. À Manchester United, j’ai gagné une coupe et c’était un désastre, à Tottenham ils ne m’ont pas laissé jouer une finale de Coupe conquise et c’était un désastre. Ce qui est un désastre pour moi, est un truc génial pour les autres ».

Après vos dernières expériences, pensez-vous toujours être au top ?

« J’ai répondu plus tôt. Mes trois derniers clubs : Chelsea Scudetto, trois coupes avec United, une finale avec Tottenham, dans la première saison, nous étions douzièmes dans le classement, puis nous sommes arrivés sixièmes et nous nous sommes qualifiés en Europa League. Pour moi, je le suis toujours ».

Comment entendez-vous la rumeur des ennemis de la Rome de Mourinho ?

« Je ne veux pas la Rome de Mourinho, mais la Rome des romanistes, je ne suis qu’un parmi beaucoup, je ne suis qu’un de plus, rien de plus. Si tu veux parler de la Juventus d’Allegri, du Naples de Spalletti ou du Naples de Sarri, tu peux le faire, mais je ne veux pas entendre parler de la Rome de Mourinho ».

La Roma n’a pas gagné de trophée depuis plus de dix ans. Cette équipe est-elle déjà prête à gagner ?

« Ce n’est pas une obsession de penser comme ça. C’est une chose qu’on ne peut pas occulter, nous ne pouvons pas fuir. Vous avez dit la vérité. On a fini à 29 points du Scudetto et à 16 points en quatrième. Je veux bien comprendre pourquoi et ensuite quoi faire dans le projet, puis comprendre où nous voulons arriver. Nous parlons de temps, c’est un mot que nous partageons. Un mot clé dans la première rencontre avec la società. Si nous pouvons accélérer ce processus, alors tant mieux. Telle est ma nature et nous devons avoir ce genre de mentalité ».

Comment jugeriez-vous une saison sans titres ?

« Mais vous parlez toujours des titres ? Nous parlons de temps, de projet et de travail, les titres ne sont pas des mots et sont des promesses trop faciles. La réalité est différente pour nous. Nous parlons de projets et de travail, de comment améliorer. Puis la società comprend quelles idées sont claires pour eux, ils ne veulent pas le succès isolé, mais y arriver et y rester. C’est encore plus facile si vous gagnez et puis vous n’avez pas l’argent pour payer les salaires Nous voulons être durables et travailler ».

Comment avez-vous trouvé Zaniolo ? Où le voyez-vous le mieux ?

« Nous devons comprendre, communiquer et analyser. J’ai une équipe technique et fantastique qui me plait pour tant de talent et de passion. Zaniolo a un talent fantastique comme beaucoup dans l’équipe. Je sais ce qui s’est passé avec la blessure, puis nous devons trouver une dynamique de jeu pour l’équipe et un habitat naturel où il peut s’exprimer. Il n’est pas intelligent de penser à l’idée de jouer sans comprendre ce que les joueurs peuvent faire ».

Avez-vous déjà une idée tactique sur la Roma pour commencer ?

« Nous avons une idée sur ce qui doit être travaillé et comment nous pouvons faire s’exprimer les joueurs au maximum. Nous devons chercher une situation où ils se sentent bien. Nous ne voulons pas des joueurs qui jouent là où ils n’aiment pas jouer. Vous avez raison, le football a beaucoup changé, maintenant vous devez aussi savoir changer pendant le match et en fait, aujourd’hui, il est difficile de parler encore de système. Il y a des moments de non possession et possession ».

Que pensez-vous de l’Inter et de la Juventus de Ronaldo ? Vous regrettez de ne pas pouvoir affronter Conte à qui vous avez souvent été comparé à l’Inter ?

« Il y a des entraîneurs dans l’histoire des clubs qu’il ne faut jamais comparer. Ici on parle de Liedholm ou de Capello, on ne peut pas les comparer. Ainsi que dans l’Inter. Ronaldo n’a pas à se soucier de moi parce que je ne suis plus défenseur central et je ne peux donc pas le battre ».

Comment imaginez-vous votre Roma dans trois ans ?

« En train de faire la fête ».

Pour célébrer quoi ?

« Je ne sais pas, faire la fête ».

Si vous deviez gagner, les nouveaux nés à Rome pourraient s’appeler José. Comment vivez-vous cette chose ?

« Giuseppe ».

ODDI Stephane

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