Roma – Udinese – L’affligeante dérive d’une équipe sans âme, sans orgueil et vidée de toute ambition.

Mirante 800
Photo : ASRoma.com

Après un pathétique naufrage collectif comme celui de San Siro, au sein d’un club normalement constitué, on peut normalement s’attendre une réaction lors du match suivant, au moins d’orgueil, surtout lorsqu’on affronte à la maison le 15ème de classe. Et bien non, à la Roma quand on se fait humilier, on cherche des excuses et on retombe de plus belle dans les mêmes travers.
Mais pouvait-il vraiment en être autrement ? La défaite face à l’Udinese a mis à nu les limites d’une Louve minée par l’incompétence à tous les étages. Il est désormais clair qu’il n’y a plus de commandant à bord et plus personne en capacité de redresser la barre d’un navire en pleine dérive…

Des crises récurrentes

Tous ceux qui suivent la Louve le savent, depuis une décennie, les crises sont récurrentes au sein de l’AS Roma, notamment au niveau sportif. La plupart du temps, le club a remédié à la situation par un changement d’entraîneur, quelques retouches dans le staff ou par une révolution estivale de l’effectif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 8 coachs et 4 directeurs sportif en 10 ans sans parler des dizaines et dizaines de joueurs qui ont transité par Trigoria.
Les conséquences de ces continuels changements, parfois abruptes, parfois dénués de sens, ont abouti au résultat qui est désormais sous les yeux de tous : au-delà du cruel manque de trophées, plus de ligne directrice, une équipe sans âme, sans meneurs, sans repères, sans direction et sportivement dénuée de toute ambition…

Préparation « optimale »

Quatre jours après la pathétique prestation contre le Milan, voici l’affligeant match contre l’Udinese. La Roma a, encore une fois, montré de graves lacunes aussi bien physiques que mentales.  Régulièrement prise de vitesse (et ce dès la première minute de la rencontre…), incapable de poser un semblant de jeu au sein d’une formation encore une fois totalement remaniée (existe-t-il encore une préparation tactique) ainsi que de réagir à l’évolution du score (cela fait désormais plus de 180 minutes de jeu sans marquer le moindre but), l’équipe de Fonseca a peiné toute la rencontre, courant derrière un adversaire qui a rapidement compris qu’il y avait un bon coup à jouer face à des Giallorossi en plein désarroi (sans compter que le score aurait pu être encore plus sévère). Seuls joueurs à se sauver du marasme général : Smalling et Carles Perez qui, en vrais professionnels (issus des cultures de la gagne de Manchester United et du Barça…), ont été les seuls à tenter d’empêcher le navire de sombrer…

Carles Perez
Photo : ASRoma.com
Petrachi et la Dolce Vita

Mais comment un tel « massacre » est-il possible ? Lors de la préparation pré-reprise du championnat, les dirigeants et le staff sportif, à grand renfort de communiqués de presse, Fonseca en tête, nous avaient pourtant assurer que l’équipe se préparait au mieux, aussi bien au niveau mental que physique, avec à la clé une volonté à tout épreuve de réussir une belle fin de saison. Nous aurait-on (encore une fois) « enfumé » ? On a le souvenir d’une personne qui, dans le cadre normal de ses fonctions au sein du club, avait indiqué que de nombreux joueurs étaient loin de donner le maximum de leur potentiel… Il est intéressant de constater que ce « lanceur d’alerte », apparemment le seul à avoir une vision lucide sur la réalité de Trigoria, s’est rapidement fait limoger après ses déclarations, celui-ci étant dès lors considérer comme « n’étant plus en phase avec la ligne du club ». Traduction : Monsieur Petrachi n’étant pas adepte de la Dolce Vita et faisant dès lors de l’ombre à ses collègues qu’il contraint à faire des efforts pour le bien de la Roma au dépend de leur ego et carrière est prié de faire ses bagages.
La réalité des paroles du désormais ex DS de la Louve est sous les yeux de tous et cela après à peine trois matchs depuis la reprise, mais c’est lui qu’on a chassé… (voir Nouvelle crise interne à la Roma – Gianluca Petrachi : « rebelle solitaire ou victime d’un système » ?)

Plus personne à la barre

Si le « bateau AS Roma » est désormais en train de sombrer, cela n’est en rien dû au hasard, mais bien à une accumulation de mauvaises décisions, elles-mêmes engendrer par une très forte dose d’incompétences et d’égo à tous les étages (selon n’est pas sans rappeler un célèbre paquebot…) ainsi que l’oubli de ce qu’est historiquement la Roma.

La Louve, à défaut de continuité dans ses résultats sportifs, est avant tout un club de cœur où l’amour du maillot a toujours été une valeur fondamentale à la fois portée par de nombreuses « bandiere » et valorisée par des Présidents amoureux de leur club et de ce qu’il représente. Les travers de la Dolce Vita romaine étant alors compensés par des preuves d’amour et des réactions d’orgueils sur le terrain…

Les symboles disparus

Après « une décennie américaine », la Roma a non seulement perdu tous ses symboles (parmi lesquels deux de ses plus illustres représentants), mais également toute la structure qui permet de donner un cadre optimal au développement d’un club de football professionnel.
Lorsque tous vos fidèles parmi les fidèles ont quitté le navire en raison de la mauvaise direction prise, lorsque toutes les professionnels compétents ont été chassés ou poussés vers la sortie pour non adhésion à la doctrine « Dolce Vita », lorsqu’on construit une équipe sur le copinage (avec des contrats aussi injustifiables qu’indécents) et non pas sur les besoins réels de l’équipe, lorsqu’on place d’incompétents et dociles hommes de mains aux postes clés de la société et lorsqu’on dépense plus qu’on ne devrait, et bien il ne faut pas s’étonner qu’aussi bien en termes sportif que financier le club prenne l’eau de toute part.

Titanic ASR

A l’instar du Titanic, imbu de lui-même, la Roma est en train de sombrer, pas uniquement au niveau sportif, mais bel et bien en tant que société. Comment pourrait-il en être autrement lorsque vous n’avez plus de compétences ni d’âme ? Dans ces conditions, pas étonnant de voir, match après match, des prestations toujours plus affligeantes, sans aucune réaction, la volonté, l’envie, l’ambition et l’orgueil ne faisant plus partie des composantes de la Louve et plus personne (de compétent) n’étant là pour sonner la fin de la récréation et l’heure de la rébellion.

Direction les abysses

Comme déjà annoncé après le naufrage milanais (voir Milan-Roma – Chronique d’un pathétique et récurrent naufrage collectif), l’histoire récente de la Roma (pour toute les raisons évoquées) nous apprend qu’il n’y a plus rien à espérer de cette fin de saison. L’affligeante prestation vue contre l’Udinese en est que la concrète confirmation. Désormais le parcours de Louve va ressembler à un chemin de croix, à commencer par le déplacement au pied du Vésuve à l’occasion de la prochaine journée de championnat…

Si elle entend éviter de sombrer dans les abysses du calcio, l’unique voie de sortie qu’il reste à la Roma est de refaire peau neuve et ce très rapidement

Smalling
Photo : ASRoma.com

SOS !!! L’AS Roma demande repreneurs d’urgence…

Afin d’éradiquer culture de l’incompétence et de la fiesta, la seule possibilité qu’il reste à Louve est celle de « jeter à la mer » 80% de son effectif (seul 5-6 joueurs sont à sauver), l’ensemble de son staff et surtout la totalité de ses cadres dirigeants. Une solution qui ne pourra (malheureusement) intervenir qu’au terme de la saison (les récurrents mauvais résultats ne pouvant même plus « coûter la tête » de qui que ce soit par manque d’alternative, d’argent et culture des petits copains) à la condition expresse que la Roma puisse changer de mains.

Il ne reste donc plus qu’à espérer que cette profonde crise existentielle ait pour conséquence dire de déboucher sur un rapidement changement de propriétaire afin que l’incompétence, l’égo et le copinage puisse enfin faire place au professionnalisme et à la volonté de réussir sur tous les tableaux, à commencer par le terrain…

Espérons que ce SOS désespéré ne restera pas lettre morte à l’instar de celui envoyé par le Titanic !? En attendant « iceberg Napoli » droit devant (et personne à la barre pour changer de cap ou commencer à sortir les canots de sauvetage) !!!

101% Romanista

🖊Rédacteur et historien 📜 🐺 Romanista depuis plus de 3 décennies ❤️💛 🎙 Chroniqueur passionné sur Roma Locuta