Tiago Pinto : « Frattesi trop cher, objectif LDC et concernant Smalling… »
Le directeur général de la Roma Tiago Pinto s’est exprimé dans les colonnes de la Gazzetta Dello Sport sur les sujets chauds du moment : L’importance de Mourinho, le mercato, les objectifs de la Roma…
« Je préfère parler avec des actes plus qu’avec des mots, mais après deux ans de travail, je pense qu’il est juste de rappeler certaines choses faites, qui sont peut-être passées un peu inaperçues. Nous devons mieux clarifier les plans présents et futurs d’un club ambitieux qui veut continuer à grandir, mais en respectant les règles, le fair-play financier et la pérennité économique. Le monde du football a peu de mémoire, il ne vit que dans le présent, mais il ne faut pas oublier le travail incroyable réalisé par les Friedkins en un peu plus de deux ans, dans quelle situation économique ils ont récupéré la Roma, combien ils ont investi jusqu’à présent, les joueurs qu’ils ont amené ici et les résultats obtenus. A commencer par la victoire d’une Coupe internationale qui manque à la Roma depuis 1961 et à l’Italie depuis 12 ans. Même si en tant que manager, en plus de la coupe sur le tableau d’affichage, je suis fier d’autres aspects ».
Tiago Pinto
Quels aspects en particuliers ?
« Retrouver la victoire en améliorant significativement et constamment l’équipe. Mais dans un même temps, réduire une masse salariale très élevée de 25 millions, dire au revoir à des dizaines de joueurs qui ne faisaient plus parti du projet sans payer des millions et des millions en incitations à la retraite anticipée comme cela s’est produit dans le passé. Amener beaucoup de nos garçons dans la première équipe grâce à travail de fond dans le secteur jeunesse, modernisation des structures à Trigoria, création de nouveaux terrains d’entraînement, aménagement des organigrammes, reconstruction d’un service de repérage et d’analyse des matchs, investissement dans le football féminin. Il y avait tellement plus autour de la victoire de la Conférence ».
Certains sont peu convaincus de l’amélioration de l’équipe ?
« Chacun peut avoir l’avis qu’il veut, mais la vérité est que l’équipe s’est renforcée à chaque fenetre de mercato. Au cours de la dernière année et demie, 14 joueurs ont été signés. Depuis leur arrivée, les Friedkins ont investi environ 150 millions d’euros sur le marché des transferts. L’année dernière, la Roma était l’équipe qui a dépensé le plus en Serie A : environ 90 millions, dont 40 pour Abraham. Cette année, Dybala, Wijnaldum, Matic, Belotti sont arrivés. Si nous avions dit aux fans il y a deux ans que Mourinho et ces joueurs allaient venir, ils ne nous auraient pas crus. Et de fait l’engouement autour de Roma a explosé ».
Les joueurs achetés ont-ils été tous voulu par Mourinho ?
« Il y a toujours eu un travail d’équipe qui a pris en compte mon avis, celui du scouting, de l’entraîneur et évidemment de la propriété. Il n’est pas toujours possible d’acheter tout ce que l’on voudrait : en raison des enjeux de l’UEFA, on ne peut aujourd’hui identifier un joueur idéal, aller voir le propriétaire et lui demander de faire un effort supplémentaire. Nous ne pouvons pas dire que nous avons tous les joueurs dont nous rêvions, mais nous avons tous les joueurs dont nous avons besoin pour nos objectifs et qu’il était possible de signer. Parce que nous vivons dans le monde réel, pas dans celui fait uniquement de désirs ».
Alors, quel effet cela a-t-il sur vous d’entendre Mourinho parler du mercato ?
« La presse et les spécialistes du mercato ont donné à Roma des notes très élevées pour les accords conclus. Je remercie Mourinho car de nombreux joueurs l’ont vu comme une raison importante pour choisir la Roma. Son soutien et sa popularité étaient essentiels. Nous sommes tous conscients qu’avec l’entraîneur que nous avons, l’équipe que nous avons et les installations disponibles, nous devons faire beaucoup mieux en deuxième partie de saison ».
Le but de la Roma est-il de retrouver la zone Ligue des Champions ?
« Oui, nous savons que la compétition est longue, mais nous ne manquons de rien pour concourir jusqu’au bout pour arriver à ce but. Sachant que souvent tout se décide par un ou deux points de plus ou de moins… ».
Passons à l’actualité : l’affaire Karsdorp
« Après le match contre Sassuolo et les paroles de Mourinho, le joueur a commis une faute grave au niveau disciplinaire en ne se présentant pas à l’entraînement et en refusant de participer à la tournée au Japon. Nous avons évité de nouvelles polémiques en essayant de travailler en interne et avec l’entourage du joueur. Ricky est revenu, s’est entraîné et a joué ».
Karsdorp est-il sur le mercato ? Et en cas de vente, sera-t-il remplacé ?
« Oui, il est sur le marché, mais il ne partira jamais à zéro. S’il part, il faudra trouver un moyen d’équilibrer l’équipe, pas forcément en achetant un latéral. Avec Celik, Zalewski, Vina, Spinazzola et El Shaarawy les cotés sont encore couverts. Cet entretien me permet d’expliquer à quel point il est difficile de marché au sein des enjeux de la FPF auxquels nous aurons à faire face au cours des quatre prochaines années. Au sein de l’accord de règlement, l’un des paramètres à respecter est le solde de transfert. En pratique, dans toutes les fenetre du mercato, les frais des joueurs de la liste A, ceux inscrits à l’UEFA, ne peuvent être supérieurs aux frais de la liste A de la saison précédente. Par coûts, nous entendons le contrat du joueur, 100% des bonus, le transfert, la commission et l’amortissement ».
Mourinho prochain entraîneur du Portugal : quelle part de vérité y avait-il dans ces rumeurs ?
« Lorsque vous engagez un entraîneur comme Mourinho, vous devez vous préparer aux rumeurs. En ces dix-huit mois, ce n’est pas la première fois qu’un autre club ou une fédération s’intéresse à lui. Mais en Algarve, nous n’avons subi aucune distraction. Notre seul objectif était de nous améliorer pour revenir tout de suite à la victoire. Je suis portugais, chaque fois que le Portugal change d’entraîneur, on parle de Mourinho. Mais nous comptons avancer avec lui ».
Sur la base des propos sur la FFP, sur Frattesi, qui coûte 30 millions, pas besoin de vous poser la question…
« Exactement. Vous n’avez pas besoin de poser la question. Avec tous les enjeux que j’ai expliqués, la réponse sur Frattesi est évidente ».
Laissez vous tout de même une porte entre-ouverte ?
« Non, parce que je ne vois aucune chance à ce jour. Aussi parce que Gini revient en janvier et nous avons déjà Cristante, Matic, Bove, Tahirovic, Camara ».
Renouvellement de Smalling : y a-t-il le risque d’un nouveau cas Mkhitaryan ?
« Nous voulons le garder, il doit nous donner une réponse. Il a une clause libératoire. Nous l’avons payé 15 millions plus les commissions, et il touche un salaire de 4 millions. La Roma a beaucoup investi en lui, l’attendant patiemment pendant ses blessures. Il sait que nous tenons à lui ».